Accueil » Mercredis Connectés » Comment innover en Afrique quand on est antillais ? | Saison 1 Épisode 33

 

Bonsoir Rodrigue et bonsoir à vous qui nous écoutez sur votre poste de radio, sur le site rci.fm, l’application RCI ou qui nous regardez en Facebook Live sur la page RCI Martinique.

Bienvenue dans les mercredis connectés, votre émission dédiée à l’actu du numérique et des tendances tech, que je coanime avec Manuel Mondésir, directeur d’awitec bonsoir Manuel, 

Pour ce dernier épisode de la saison, invitation au voyage, on s’expatrie… cap sur l’Afrique . Peut-on conquérir et innover sur ce continent quand on est antillais, je dirais même antillaise ? La réponse est oui. Et pour le démontrer nous recevons 5 femmes ce soir, Manuel.

En effet, Katleen… avec nous en studio  : 

  • Florence TURIAF, Co-fondatrice de Biznès Island Girls et du restaurant Le Jammin à Dakar, au Sénégal
  • Emmanuelle YUNG-HING, Co-fondatrice la société INOV’UP en Martinique et JNOV’RH à Dakar, au Sénégal, et par téléphone
  • Amandine NEGOTI, fondatrice de la société Dira Partners, conseil en financement pour les start-up en Afrique et dans la Caraïbe, en direct de Paris
  • Malika JEAN-FRANÇOIS, fondatrice de la société MJF Média Group, en direct de la Côte d’Ivoire,
  • Florence DORSILE, fondatrice de la société Tandem Office, avec nous, en direct de la Côte d’Ivoire 

 

Les mercredis connectés saison 1 épisode 35, dernier de la saison , c’est parti ! 

 

Durant l’émission nous avons traité les thématiques suivantes :

 

Elles sont insulaires et font rayonner leur talent sur un continent où les opportunités ne manquent pas et où le champ des possibles est sans doute aussi vaste que le territoire.

Dans cette première section de notre émission Emmanuelle YUNG-HING, Florence TURIAF, se confieront sur leur parcours en tant que femme entrepreneure en Afrique.

Qui sont ces Antillaises parties à la conquête de l’Afrique ?

Bonsoir Emmanuelle YUNG-HING, vous êtes la cofondatrice on l’a dit tout à l’heure de deux structures l’une, basée en Martinique, INOV’UP l’autre JNOV’RH, qui est basé au Sénégal. Vous vivez vous-même à Dakar, au Sénégal, et vous êtes de passage en Martinique.

On est très contents de vous avoir dans ce studio à cette occasion. Alors d’abord, est-ce que vous pouvez nous présenter en quelques mots, JNOV’RH ?

JNOV’RH est un cabinet de recrutement et de placement de salariés.
Ça veut dire qu’en fait on recrute du personnel pour des entreprises  à Dakar et en Afrique de l’Ouest et on les place dans des entreprises à l’international.

Donc ça peut être par exemple un besoin de chargé de communication digitale, un besoin par exemple d’ingénieurs et on les place dans des entreprises. On a eu le cas par exemple d’une entreprise qui a fait appel à nous en Martinique, où on a placé un salarié qui travaille 100% en télétravail.

Alors cette activité RH vous auriez pu la mener n’importe où dans le monde et voire ici en Martinique mais qu’est-ce qui vous a poussé à vous installer à Dakar, au Sénégal ? 

Alors Dakar, c’est d’abord une histoire de cœur de mon premier voyage au Sénégal date de quelques années.

Quand j’ai posé les pieds sur la terre en Afrique, je me suis dit je me sens chez moi et il fallait absolument que je puisse revenir.

En fait c’est lié aussi à notre histoire parce qu’avant tout, on a une histoire liée à l’Afrique et c’est important pour moi de pouvoir bâtir quelque chose en Afrique.

Donc je me suis dit que la première porte d’entrée, ce sera le Sénégal. 

Et je ne regrette pas du tout mon choix. 

Bonsoir Florence TURIAF, vous êtes la cofondatrice de Biznès Island Girls, une plateforme et une communauté qui a aidé plus de 6 000 femmes dans la structuration de leur projet d’entreprise. 

Mais, vous êtes aussi la cofondatrice d’un restaurant à Dakar au Sénégal. 

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre restaurant ? 

Oui, alors c’est un projet un peu fou qu’on s’est lancé avec ma famille, mon conjoint. 

On a voulu créer quelque chose à Dakar et on s’est dit que le domaine de la restauration pourrait être quelque chose d’intéressant et surtout nous apporter de nouvelles expériences dans nos différents business.

On n’avait jamais ouvert de restaurants mais on trouvait ça intéressant, donc on a voulu euh, on a eu plein d’aventures avec ce restaurant. 

On a voulu commencer par un buffet à volonté parce que c’était une offre qui manquait sur le marché mais qui était populaire dans d’autres zones de Dakar et ça n’a pas du tout fonctionné.

Donc après, on a dû vraiment bifurquer pour vraiment répondre aux besoins du marché dans lequel on était par rapport à notre local. 

Donc là on fait vraiment des plats sénégalais, c’est ce que la demande nous réclame et puis la restauration en fast-food également.

Alors tout à l’heure, Emmanuel nous expliquait les raisons qui l’ont poussée à s’installer au Sénégal, et plus spécifiquement à Dakar, quelles sont vos motivations ?

 

Avez-vous d’autres raisons ?

Je crois que le cœur a beaucoup d’impact pour les installations au Sénégal.

Les Sénégalais nous font venir peut-être, mais en fait, moi, c’était vraiment un amour pour le Sénégal. 

D’abord en 2016, quand j’ai eu l’occasion avec mes études dans une université aux Etats-Unis, d’aller pendant un semestre à Dakar pour étudier les relations et le développement international.

Donc là, quand je suis parti, après mon semestre, je me suis dit, je vais vivre au Sénégal et je ne suis pas retourné pendant plus de 6 ans. 

Et après, quand j’y suis retourné, je me suis dit waouh, c’est vraiment là que je veux vivre et je suis tombé amoureux d’un Sénégalais. 

Et maintenant j’ai un bébé sénégalais.

Donc voilà, je suis là. 

On devrait avoir par téléphone Malika JEAN-FRANÇOIS.

Est-ce que vous êtes avec nous en direct de la Côte d’Ivoire ?

Pas encore, donc on va tenter de la joindre tout à l’heure

 

Dans cette seconde partie de notre émission, Amandine NEGOTI nous révélera les raisons qui l’ont poussé à entreprendre en Afrique depuis la Martinique.

Florence TURIAF et Malika JEAN FRANÇOIS nous dévoileront quant à elles, les raisons qui les ont poussés à s’installer en Afrique.

Est-ce qu’on a Amandine NEGOTI, vous êtes là ?

Bonsoir Amandine on est ravis de vous recevoir.

Vous êtes une habituée de ce studio-là, d’ailleurs, vous êtes à Paris.

On rappelle que vous êtes la fondatrice de Dira Partner.

Pouvez-vous nous présenter votre structure en quelques mots ?

Oui, alors Dira Partner est à l’origine d’un cabinet de conseil qui aide les START-UP afros caribéennes à se structurer et à lever des fonds.

Nous avons créé il y a un peu plus de 2 ans une start-up tech, qui est une intelligence artificielle, qui connecte entrepreneur et investisseur en Afrique francophone.

Donc Dira Partner est basé à Dakar au Sénégal et aussi en Martinique.

Alors vous avez choisi Amandine de vivre en Martinique et de faire la navette entre la Caraïbe, Paris et l’Afrique de l’Ouest, pourquoi ce choix ? 

Je crois que c’est un choix naturel. Donc Dira a été créé au Sénégal parce que dès le début, dès que je suis arrivée en France, je me suis investie avec la diaspora africaine. 

Les associés eux-mêmes sont sénégalais, donc le Sénégal a été c’est un choix du cœur, mais aussi un choix stratégique parce que c’est un pays très dynamique.

Et pourquoi faire la navette ? 

Donc ça, ça coûte cher de faire la navette Caraïbes Afrique en passant par Paris parce qu’il n’y a pas de vol direct. 

Mais aujourd’hui, Paris reste un écosystème dynamique avec une sorte de diaspora. 

Et la Caraïbe, je pense, commence à avoir le potentiel du continent et les entrepreneurs mérite de s’exporter là-bas.

Et l’Afrique, parce qu’on mérite d’être sur le terrain pour comprendre ce qui se passe pour être un acteur. 

Alors Florence Turiaf, donc on le disait vous êtes installé au Sénégal. 

Quelles sont les spécificités du business là-bas ? Qu’est-ce qui est différent par rapport aux Antilles ? Y a-t-il des erreurs à ne pas commettre ?

Je dirais qu’il faut avoir les fonds pour pouvoir vraiment monter son entreprise là-bas et réussir à tenir sur le long terme. 

Parce que le cache, c’est vraiment ce qui domine là-bas, et il faut pouvoir avoir les moyens financiers. 

Je disais ça à ma mère récemment, que l’une des choses qui me manque le plus de la Martinique, c’est la capacité à pouvoir payer les choses en plusieurs fois.

Ça, c’est quelque chose qui n’est absolument pas possible. 

Donc par exemple, faire un déménagement ou acheter du matériel qui peut coûter cher. 

On n’a pas les moyens de pouvoir le faire. 

En tout cas, moi, je n’ai pas encore trouvé cette façon de le faire à Dakar. 

Après, il faut aussi avoir de la patience parce qu’il y a des choses qui peuvent prendre un petit peu plus de temps si on n’a pas les bons contacts et la bonne façon d’opérer.

Et puis bien entendu, l’adaptation culturelle qui est essentielle, lorsqu’on s’installe dans un autre pays, c’est de vraiment apprendre à comprendre les codes de ce pays. 

Ne pas essayer de se forcer sa façon de faire, mais véritablement de comprendre comment ça fonctionne ici à ce moment-là, s’adapter et trouver des solutions locales, c’est ça.

Alors vous, Emmanuel, qui êtes dans le monde des services RH, est-ce qu’il y a des éléments que vous aimeriez ajouter pour compléter le propos de Florence ?

Je pense que ce qui est important de comprendre, c’est que Là-bas, il faut un bon réseau, le réseau, ça prend du temps, ça peut prendre un an à deux ans pour se constituer un bon réseau, mais c’est primordial pour pouvoir réussir dans son business, ce qui est aussi important.

Donc avoir les reins solides, avoir un bon capital de départ parce que là-bas l’accès aux banques, c’est quand même compliqué. 

Et euh, je pense que Florence a dit quand même pas mal de choses. 

Vous Amandine, qu’est-ce que vous diriez des obstacles ou des erreurs à ne pas commettre quand on veut monter un business en Afrique ?

Alors je pense que j’aurais la même réponse que Florence, avoir du capital pour commencer.

Puis, s’adapter aussi aux cultures, notamment la façon dont les gens payent fonctionne, par exemple, nous, on se fait souvent payer via nos comptes bancaires, via des cartes bancaires ou des chèques que sais-je.

Alors que là-bas, il faut se préparer à ce qu’on paye en mobile money, qui est une solution très courante sur le continent. 

Moi, mes premiers paiements, je me souviens, j’allais faire la queue au western union des choses que je n’avais jamais fait à Paris. 

Donc les gens transféraient l’argent, et il fallait que j’aille et donc que je me balade avec des petites sommes sur moi, donc voilà, c’est tout.

En tout cas se préparer à la culture du business qui est différente.

Pareil, on a cette culture d’envoyer des mails ou autre, alors que souvent la plupart des choses se font sur WhatsApp et que le contact physique n’est pas à négliger. 

Donc je dirais se préparer à s’adapter à la culture business de l’autre et comme dit Florence, ne pas avoir l’envie d’imposer une culture qui nous est propre.

Alors je crois qu’on a pu établir le contact avec Malika JEAN-FRANÇOIS, vous êtes installés en Côte d’Ivoire. 

Alors d’abord, on va faire connaissance avec vous, vous êtes la fondatrice de la société de communication MJF Groupe. 

Est-ce que vous pouvez nous la présenter en quelques mots ?

Bonjour tout le monde.

Donc oui, effectivement, je suis Malika JEAN FRANÇOIS, je dirige l’agence, conseil MJF Média Group, qui est une agence spécialisée dans tout ce qui est relation publique et relations de presse et communication digitale. 

Donc aujourd’hui, c’est une agence qui existe déjà depuis 16 ans, et on va dire depuis bientôt 6 ans en Côte d’Ivoire.

Donc euh sur Paris, j’étais beaucoup plus dans tout ce qui est industrie culturelle et créative, donc promotion d’artistes, tout ce qui était musique et cinéma.

Et aujourd’hui en Côte d’Ivoire, j’accompagne beaucoup plus des institutions, des entreprises, je les accompagne vraiment sur la communication de projets à fort impact. 

Voilà donc on est beaucoup plus sur les décideurs des dirigeants d’entreprise. 

Malika JEAN FRANÇOIS a posé la question à toutes nos invitées puisqu’on a que des femmes.

Qu’est-ce qui vous a vous conduit à être attiré par la Côte d’Ivoire ?

Disons qu’au départ en fait, je voyageais un peu partout sur le continent avec une amie avec qui on avait une émission qui s’appelait “générations cup” et on passait justement sur le continent, faire des connexions entre la Caraïbe et l’Afrique c’était de mettre en avant un peu ce qu’il se faisait sur le continent et vraiment créer ce pont entre l’identité de la Caraïbes et de l’Afrique.

Et pour la petite histoire, je dirais que c’est vraiment la Côte d’Ivoire qui m’a choisi, dans le sens où je n’avais pas forcément pour projet de m’installer sur le continent, même si je voyais énormément d’opportunités. 

Et euh, c’est la Côte d’Ivoire qui m’a choisi, j’ai eu deux opportunités et donc en tant qu’entrepreneur et bien j’ai sauté sur l’occasion.

Aujourd’hui, ça fait 6 ans que je suis ici en Côte d’Ivoire. 

Alors quelles sont les spécificités du business là-bas ?

Qu’est-ce qui est différent dans le business en Côte d’Ivoire par rapport aux Antilles ?

Alors je ne saurais pas trop faire de comparaison avec les Antilles parce qu’en vérité, j’ai beaucoup plus travaillé en fait sur la France, c’est-à-dire que je voyageais beaucoup aux Antilles. Mais à vrai dire, c’était assez court, donc je ne peux pas réellement faire de distinction de comparaison réellement avec les enfants parce que des fois, quand je parle je partage mon point de vue avec les Antilles, on me dit ah mais aujourd’hui ce n’est pas comme ça et en fait on me dit finalement que c’est pareil.

Je dis ok parce que, je pensais que par exemple en Afrique qui m’a beaucoup marqué, c’est que la place de la femme n’est pas si simple que ça en fait en tant qu’entrepreneur et ça a été vraiment un frein au départ. 

Quand je me suis installé en Côte d’Ivoire, il fallait complètement que je revoie entre guillemets, ma stratégie, mon positionnement, de manière en fait à pouvoir m’imposer et avancer dans mon activité que je n’avais pas forcément ressenti en France ou aux Antilles.

Voilà donc je pensais en tant qu’entrepreneur avec un bon statut et parcours que ça allait être simple. Ce n’est pas si simple que ça.

Florence TURIAF, est-ce que vous ressentez cette même chose ?

Vous êtes au Sénégal, femmes entrepreneurs et en plus vous connaissez ce que c’est de monter un business aux Antilles…

Oui, je trouve que c’est intéressant parce que le Sénégal, m’a encouragé, pas forcé. 

C’est un choix que j’ai fait, de revoir un peu mon positionnement, justement en tant que femme, en tant que femme entrepreneur et justement par rapport au restaurant, je l’ai entrepris avec mon compagnon en fait.

Donc souvent moi, ça m’arrange dans ma position de lui laisser faire certaines choses et d’être un peu plus en background alors que dans mon entreprise à Biznès Island Girls, je suis très mise en avant. 

Je suis le visage de la marque, en fait, et à la limite ça a été un avantage pour moi, mais je peux comprendre ce que Malik a dit dans le sens où c’est elle d’abord qui est la pionnière de son entreprise.

C’est elle qui va de l’avant, qui va voir les clients, qui va négocier etc.

Et je peux comprendre un peu ce qu’elle veut dire, mais moi dans les choix que j’ai fait. 

Je ne subis pas tant que ça, ça m’arrange par rapport au fait que je n’ai pas envie d’être mis en avant dans l’entreprise actuelle au Sénégal.

 

Dans cette dernière partie de notre échange, Florence DORSILE, Florence TURIAF et Amandine NEGOTI se confient au sujet de leur arrivée sur le marché Africain.

Nous avons normalement Florence DORSILE, Florence vous êtes là ?

Vous êtes la fondatrice de Tandem Office, une agence qui fait gagner du temps aux Entreprises, Associations et Collectivités aux Antilles-Guyane, grâce à l’automatisation et au no code. Nous vous avions reçu précédemment dans nos studios lors de notre émission sur cette thématique. 

Il y a deux semaines, vous étiez à Dakar, au Sénégal, comment vous vous êtes retrouvé au Sénégal, alors que ce n’est pas votre marché cible aujourd’hui avec Tandem Office ?

Ce n’est pas encore notre marché, mais peut-être que ça le sera d’ici quelques jours, quelques semaines ou mois. Comment on est arrivé là, bah ça s’est passé suite à une discussion avec Amandine qui est également connectée, où je lui expliquais cette volonté de s’internationaliser un petit peu plus vers l’Afrique de l’Ouest et elle m’expliquait qu’il était super important de son point de vue d’y aller.

Et en voilà, je me suis retrouvée par rapport à des opportunités à Dakar et maintenant en ce moment même en Côte d’Ivoire et effectivement, je comprends en fait ce qu’elle veut dire quand elle expliquait qu’il faut aller voir, parce qu’il y a des choses qui ne fonctionnent pas de la même manière.

Effectivement, je l’ai entendu tout à l’heure, le contact humain ici est fondamental. 

Plus spécifiquement, je sais que vous avez, il y a 2 semaines, un accompagnement de jeunes filles au Sénégal autour du digital peut-être du code ou du no code.

Comment ça s’est passé cet échange ? Quel bilan pouvez-vous en faire ? 

L’accueil est très différent en fait, j’ai la sensation d’avoir été particulièrement bien accueilli et ce sentiment d’être attendu, de se sentir bien. 

Donc voilà, c’était vraiment un concours de circonstances, un pur hasard. 

J’ai rencontré quelqu’un qui m’a demandé, d’intervenir, parce que je suis membre d’une association qui s’appelle Décodeur, donc Il m’a demandé d’intervenir à ce titre dans une classe de jeunes femmes qui auront le parcours de référence digital.

Et ce que j’en ai tiré, c’est qu’effectivement, les gens ont soif d’apprendre. 

Ils ont soif de savoir, ils sont reconnaissants, ils savent accueillir et on n’a pas la sensation de faire tout ça pour rien et donc vraiment j’ai donné parce que c’était totalement bénévole, mais j’ai l’impression d’avoir reçu encore plus.

Donc j’ai beaucoup aimé Dakar. 

On va faire une petite parenthèse sur le digital puisque c’est aussi la colonne vertébrale de cette émission et le digital revêt de toute façon une part importante dans chacun de vos business notamment le vôtre Emmanuel.

Quelles sont les informations intéressantes pour nos auditeurs, pour comprendre la réalité ou le potentiel du digital en Afrique ? 

Alors moi je vais parler, donc pour le Sénégal, donc le pays dans lequel je suis.

Aujourd’hui, Je trouve qu’il y a des similitudes avec la Martinique. 

On est en plein virage numérique, donc on va retrouver beaucoup de même problématique.

Beaucoup d’entreprises donc sont dans leur transformation digitale et acquièrent beaucoup d’outils pour pouvoir suivre ce virage numérique. 

Donc pour moi il n’y a pas vraiment de différence avec la Martinique puisqu’on est actuellement dans cette situation.

Aujourd’hui par exemple, dans mon business on est 100% télétravail, ce qui est très rare là-bas. 

Toutes mes salariées parce que je parle de “toutes”, parce qu’on est que des femmes aujourd’hui sont en télétravail, ça les arrange beaucoup parce qu’au Sénégal, il y a énormément d’embouteillages. 

Donc du coup, c’est un gain de temps pour elles.

Et c’est vrai que ça fait partie des business très différents de là-bas parce que très peu de personnes utilisent le télétravail et cet écosystème informatique totalement digitalisé pour pouvoir adapter le télétravail. Et ça, c’est une nouveauté en fait qu’on a mise en place là-bas et ça plaît aux gens.

Et beaucoup de personnes nous demandent pour travailler avec nous au sein de notre entreprise.

Florence TURIAF, vous, vous n’êtes pas une inconnue du digital, vous êtes même plutôt experte. En quoi, le digital peut être une source de développement pour un restaurant, cette fois-ci ?

Ce que je trouve le plus intéressant là-bas, c’est à quel point les gens sont connectés et surtout avec le téléphone mobile. 

En fait, pour vous donner un exemple, j’ai vraiment travaillé sur la décoration du restaurant parce que je voulais que ce soit un élément qui nous permette d’avoir du marketing organique de la part de nos visiteurs et ça a vraiment fonctionné au-delà de mes espérances.

Parce que tous les gens qui viennent sont là en train de Snapper là-bas. 

C’est vraiment Snapchat qui est le réseau le plus populaire comparé à ici où ça va être plus Instagram, TikTok aussi commence à monter là-bas.

Mais tout le monde snape toute la journée mais ça m’arrange du côté de mon business parce que ça veut dire qu’ils prennent des photos de la décoration, leurs followers posent des questions, ils vont recommander et ils vont venir pour la nourriture mais aussi pour le décor et l’ambiance en fait. 

Donc c’est vraiment intéressant de voir surtout au niveau de la jeunesse, qui va monter, qui va avoir un pouvoir d’achat au fur et à mesure. 

Donc il y a vraiment des opportunités intéressantes pour la population la plus jeune, tout en sachant que l’Afrique est le continent avec la population la plus jeune.

Donc c’est un marché qu’il ne faudra pas négliger dans les années à venir. 

Alors vous Malika JEAN-FRANÇOIS en parlant de communication, vous avez créé votre agence de communication qui offre des services de communication digitale en Côte d’Ivoire. 

Qui ciblez-vous comme client ? Quelles sont leurs attentes ? 

Alors aujourd’hui, je dirais que mon agence, c’est plutôt une agence de relations publiques et de relations presse et effectivement avec le digital au service des RP. 

Donc je ne m’identifie pas spécifiquement comme une agence digitale. 

Mais aujourd’hui en effet, c’est incontournable de travailler avec le digital, notamment avec les réseaux sociaux, le numérique qui fait vraiment un boom à l’international et aussi en Afrique.

Alors moi, les clients que je vise ce sont plutôt des dirigeants ou les institutions. 

Je travaille beaucoup avec des fondations ou des fondations de grandes sociétés, de grands groupes africains et comme je disais en présentation, c’est beaucoup sur des sujets à fort impact.

Je travaille notamment avec un opérateur téléphonique justement, on va beaucoup travailler sur des sujets de transformation numérique ou d’inclusion financière ou de comment toucher en tout cas les populations les plus vulnérables de manière vraiment à les impacter pour tout simplement du développement en fait.

Donc on est vraiment sur ces sujets-là et ce type de clients que je vise, que je recherche et aussi des événements aussi à fort impact.

Justement, la semaine dernière, j’ai travaillé sur un sommet, c’était la deuxième édition, du  sommet africain des Start-up et de l’Economie numérique. 

Et c’est la première fois que je travaillais sur ce projet et j’ai vu effectivement des opportunités qu’on peut créer, notamment avec la Caraïbes.

J’aimerais bien peut-être pour l’année prochaine, voir comment on peut inviter des start-up ou les entrepreneurs dans tout ce qui est économie, numérique, digital à intervenir dans ce dans ce sommet, comme l’a dit Emmanuelle c’est vrai qu’il y a un vrai boom et que les gens ont soif d’apprendre et de se former.

Et je crois qu’au niveau de la Caraïbe, on a beaucoup à offrir aux continents.

Ok très bien, merci c’est vrai que le temps file, donc on va aller très vite. 

Il y a beaucoup de sujets, c’est vraiment très intéressant de vous avoir ce soir, tout à l’heure, Emmanuelle disait qu’elle s’est sentie comme chez elle en arrivant à Dakar. 

Est-ce que le fait d’être antillais c’est une question pour vous Amandine NEGOTI ?

Est-ce que le fait d’être Antillais apporte quelque chose de plus quand on fait du business en Afrique ?

Alors apporte quelque chose de plus, Je dirais en tout cas pour le Sénégal, je dirais que j’ai beaucoup plus ce côté bienvenu chez toi, Bienvenue à la terre mère.

Après par exemple au Ghana je suis un brownie donc un brownie c’est la blanche.

Je ne suis pas blanche, mais voilà je suis clair. 

Tout comme au Sénégal j’ai pu être toubab là, la blanche aussi et il y a quand même ce côté bah on reste des étrangers.

Quand on est étranger, on peut avoir des avantages, c’est-à-dire des avantages parce qu’on a accès à un certain cercle de personnes, que la population lambda, si je puis dire, n’a pas accès.

Et il y a aussi des avantages parce qu’on peut être aussi perçus comme des personnes qui viennent prendre le business d’autres personnes. 

Néanmoins, il y a toujours, je dirais que j’ai trouvé cette affection plus en Afrique francophone. Je l’ai retrouvé beaucoup au Bénin, en Côte d’Ivoire aussi et au Sénégal, et pour l’Afrique anglophone c’est un peu différent.

Comment on crée plus de connexions entre les entrepreneurs antillais en Afrique et puis aussi peut-être entre les entrepreneurs d’Afrique et des entrepreneurs de la Caraïbe ?

Alors c’est la communication, je pense que nous qui sommes déjà sur place, peut-être, être encore plus visible et communiquer davantage sur les opportunités qui peuvent exister sur le continent.

De mon côté, je cultive l’ambition d’avoir des ponts un peu plus business donc pourquoi pas faire des petits webinaires avec des thématiques que ce soit agriculture, fintech, santé numérique qui montre un peu les acteurs.

Ce qui pourra ensuite faire des ponts avec les institutions publiques et le secteur privé dans certains pays on pourrait commencer par l’Afrique de l’Ouest.

Donc je pense qu’il y a des initiatives à monter collectivement pour créer ce pont. 

Est-ce qu’il y a un vrai réseau entre les entrepreneurs antillais qui s’implante en Afrique, selon vous Florence ? 

Oui. 

En fait, on se présente mutuellement. 

C’est Amandine qui m’a présenté Emmanuelle, Malika et moi, on s’est connus sur les réseaux. Il y a beaucoup de monde on est à peu près 300 entrepreneurs antillais implantés au Sénégal.

On se quitte ici Manuel Bonsoir Rendez-vous en septembre pour échanger sur de nouveaux sujets concernant les actus du digital et des tendances technologiques.et je vous laisse en compagnie de Muriel pour la suite de nos programmes.

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