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Bienvenue dans Les mercredis connectés, votre émission dédiée à l’actu du numérique et des tendances tech, que je coanime avec Manuel Mondésir, directeur d’awitec bonsoir Manuel.
Quelle place pour le digital dans l’activité des artisans ?
Ces professionnels, qui travaillent la plupart du temps seuls ou en très petit effectif, sont souvent déjà débordés par l’exercice de leur métier et n’ont pas toujours le temps de penser digitalisation. L’âge moyen élevé dans certains secteurs peut constituer un frein. Pour autant, le numérique peut se révéler un gain de temps et de chiffre d’affaires pour ceux qui sauraient en avoir un usage adapté.
On en parle ce soir avec nos invités Manuel
En effet Katleen… avec nous en studio :
- Élodie EUGÉNIA CHARLOTTE, Co-fondatrice et directrice du cabinet de conseil Eye Consulting
- Henri SALOMON, Président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Martinique,
- Jean-Max LÉONARD, Directeur général du cabinet d’assistance d’ouvrage, ECM RénovBat
Les mercredis connectés saison 1 épisode 21, c’est parti !
Durant l’émission nous avons traité les thématiques suivantes :
Les entreprises artisanales ont-elles pris le virage du digital ?
La réponse est certainement variable en fonction des secteurs d’activité et des artisans eux-mêmes.
Mais la mutation semble inéluctable et les plus avancés en la matière s’ouvriront certainement à plus d’opportunités business dans l’avenir.
Dans cette première partie de l’émission, Henri SALOMON nous rend compte de la réalité du secteur de l’artisanat au sujet du digital au micro de Katleen BILAS COPPET.
Bonsoir Henry Salomon merci d’avoir répondu à notre invitation.
Vous êtes le président de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Martinique.
Pouvez-vous d’abord nous présenter dans les grandes lignes CMA ? Quelles sont les 4 grandes familles d’artisans que vous accompagnez ?
La CMA, c’est-à-dire la Chambre des Métiers et de l’Artisanat, c’est 12 000 entreprises artisanales avec 4 grandes familles, celle du bâtiment, qui constitue pratiquement 50% de nos entreprises.
Les métiers de services tels que coiffeur, esthéticienne, photographe, taxis, réparateurs automobiles, 25% de nos entreprises et le reste donc à peu près 15% pour les métiers de la fabrication, donc nos bijoutiers, nos couturiers, stylistes et 10% les métiers de l’alimentation.
Voilà donc toutes ces familles d’artisans sont des adhérents de la chambre de métiers.
Ils sont donc membre de la chambre de métiers puisque pour exercer dans ses activités, ils ont l’obligation d’être inscrits.
C’est pratiquement 250 métiers différents en Martinique, donc répartis dans ces 4 familles, et l’une des missions dite importante de la Chambre des métiers est de les accompagner, et notamment dans la transition numérique.
Nous sommes en plein dedans et je vous en parlerai tout à l’heure.
Mais depuis 6 ans, le début de notre première mandature, nous avons mis en place des chantiers pour accompagner la transition numérique, former nos artisans et démystifier le numérique.
Parce que parfois en fonction de son âge, et de sa formation, on craint un peu le numérique, on se dit que c’est pour les autres, c’est pour les jeunes. Eh bien non, le numérique, c’est pour tout le monde.
Mais il faut apprendre à le maîtriser, à le connaître.
La digitalisation de l’artisanat est-elle une problématique à laquelle s’intéresse la Chambre des Métiers ? Pouvez-vous nous parler des initiatives majeures de la Chambre des Métiers sur cet axe ?
Début 2017 donc au début de notre premier mandat, nous avons mis en place un audit pour connaître les besoins des artisans. Suite à cet audit, il y avait un chiffre qui était très fort puisque ça concerne le numérique, c’était 95% de nos artisans avaient un besoin d’accompagnement vis-à-vis du numérique pour les aider à maîtriser les outils, et puis parce que c’est dans l’air du temps, mais bien souvent on se dit bon, c’est quoi le numérique ?
On a besoin de mettre une application sur son téléphone, on va demander à son fils ou à son petit-fils. Il fallait que nos artisans deviennent autonomes.
Et des résultats de cet audit, nous avons mis en place des formations avec des professionnels de l’accompagnement qui ont travaillé pour la chambre des métiers, dont la société awitec.
C’est comme ça que je veux dire que nous avons créé des liens autour du numérique et des artisans, pour faire des formations numériques à l’ensemble de notre population artisanale. C’étaient des formations qui étaient vraiment transversales, ce n’était pas juste pour la production, pour maîtriser une machine, c’était pour gérer son entreprise, communiquer.
Et donc ce sont des formations qui permettaient de gagner du temps puisqu’avec les outils du numérique, il y a du gain de temps et forcément gain d’argent pour le chef d’entreprise.
Le but est de surtout rassurer, mettre à l’aise le chef d’entreprise par rapport à ces nouveaux outils, ces nouveaux concepts, pour ne pas avoir de décalage, simplement parce qu’on a une appréhension parce que ça va être trop compliqué.
Alors que quand c’est bien expliqué, eh bien les artisans comprennent très vite et surtout ils comprennent leurs intérêts financiers dans l’organisation.
Le covid est passé par là aussi, est-ce que ça a accéléré la prise de conscience de vos membres sur cette nécessaire digitalisation ?
Effectivement, et même heureusement que nous avions commencé très tôt notre programme d’accompagnement numérique, parce que nous avons vu pendant la crise covid que ceux qui n’étaient pas connectés étaient déconnectés de toutes les aides possibles, voire même de l’information.
Donc nous avons insisté à cette époque-là.
D’ailleurs, j’ai félicité des services de la chambre de métiers parce qu’il y a une vraie mobilisation lorsqu’on avait besoin de la chambre de métiers.
Elle était présente alors que nous étions en pleine crise covid, les élus, le personnel, nous avons continué à fonctionner grâce au numérique.
Nous avons pu aussi accompagner nos artisans puisque pour faire un dossier, une demande d’aide pour la crise covid bien souvent, vous avez besoin d’un petit coup de main et le numérique nous a permis de rester en lien avec nos entreprises.
Et nous sommes aussi centre de formation puisque nous formons près de 600 apprentis grâce au numérique et parce que nous avions déjà commencé à entamer des travaux pour digitaliser notre centre de formation qui est en plein développement.
Grâce à ces efforts, nous avons pu continuer aussi notre programme de formation, donc garder la formation des apprentis, les amener à leur diplôme grâce au numérique et grâce aussi à des investissements que nous avons fait pour les équiper.
Nous avons acheté pratiquement 120 ordinateurs, tablettes pour que tous puissent continuer à se former, quelles que soient les conditions sanitaires.
Que doit faire un artisan qui est intéressé par une problématique de digitalisation de son entreprise ? Quel sera son parcours s’il contacte la Chambre des Métiers ?
Aujourd’hui, la chambre de métiers propose un diagnostic numérique qui est pratiquement gratuit. Il y a toujours quelqu’un qui paye, donc c’est la chambre qui trouve les financements, mais tous nos artisans ont la possibilité d’avoir un diagnostic pour savoir où ils en sont au niveau de leur activité, de leur communication.
Est-ce qu’ils sont visibles sur le net et est-ce qu’ils utilisent les réseaux sociaux, est-ce qu’ils utilisent correctement le numérique pour la gestion de l’entreprise, pour leur comptabilité, pour pouvoir préparer leur document avant de voir leurs comptables ou l’expert-comptable. Est-ce qu’ils utilisent aussi le numérique au niveau de leur productivité puisque dans certains secteurs, le numérique est incontournable depuis même plus de 20 ans.
Je pense aux photographes puisque je suis photographe.
Quand le numérique est arrivé, ça a été un tsunami dans la profession mais en Martinique parce que nous nous sommes formés parce que nous avons compris l’intérêt sur une économie insulaire d’utiliser le numérique nous avons été en avance sur le reste de nos collègues de l’Hexagone.
Donc ces diagnostics sont faits, il y a même un autodiagnostic qui est proposé en ligne sur le site de la chambre de métiers, cma-martinique.com.
Ça permet déjà d’avoir une évaluation de sa situation et bien sûr quand vous faites cette automatisation, cet autodiagnostic, de l’autre côté, il y a un agent de la chambre de métiers qui va prendre contact avec vous et vous proposer de faire un diagnostic plus poussé dans l’entreprise ou voire même de vous former, d’avoir un accompagnement avec un de nos partenaires pour la transition numérique.
Je souhaitais vous interroger sur un autre projet qui est enfin sorti artisanatmartinique.com Donc c’est un site web, c’est même une place de marché qui regroupe une multitude de boutiques d’artisans.
Pourquoi est-ce important pour vous que les artisans puissent vendre en ligne ? Quel est l’objectif de cette initiative ? Y a-t-il des premiers résultats ?
L’objectif, c’est bien sûr de toucher un plus un panel, le plus important possible de clients. Et il y a un double objectif parce qu’il y a aussi l’objectif de pouvoir continuer à faire du commerce, à vendre ses services et produits.
Même si nous sommes en condition, j’allais dire de restrictions sanitaires avec, nous avons connu beaucoup de confinement et nous avons accéléré la sortie de cette plate-forme après, pendant la crise covid pour offrir de la visibilité et surtout ne pas rompre le lien entre l’artisan et ses clients, même en cas de crise sanitaire.
Et autre point important aussi, c’est que nous poussons les artisans à aller beaucoup plus loin. Je suis, je veux dire, un militant de la production locale.
Pour qu’elle puisse se développer il faut qu’elle soit connue, reconnu et qu’elle s’exporte. Donc cette plate-forme le permet et il n’y a pas que ça, nous avons aussi d’autres actions qui sont associées à ce développement numérique, comme la labélisation de nos artisans.
Il n’y avait pas de label pour l’artisanat de Martinique.
Aujourd’hui il y en a un depuis maintenant 2 ans et nos artisans aujourd’hui labellisés peuvent intégrer aussi une autre marque que nous avons créée avec l’ensemble des producteurs de la Martinique, “Coeur Martinique”.
Celle-ci est aussi pour la production locale, soit de l’industrie, de l’agriculture, de l’artisanat.
Et tout au travers de cette marque, il va y avoir aussi beaucoup de développement numérique puisque les chambres consulaires sont engagées aux côtés du syndicat de la grande distribution et notre engagement, c’est de structurer des filières de production et ça va passer par le numérique.
Je vous donne un exemple, aujourd’hui pour produire plus, il faut pouvoir investir.
Et grâce au numérique, on peut mutualiser des outils de production et faire des réservations en ligne pour se dire oui, je vais utiliser la centrifugeuse tel jour, telle heure.
Un autre peut l’utiliser et je veux dire l’avenir de la production locale, ça va être, ça va permettre à des petits créateurs en taille, en chiffre d’affaires d’avoir accès à des outils très facilement, des outils mutualisés.
Et le numérique va nous permettre de mettre en place toute la logistique.
Vous le disiez, vous avez entamé depuis le début de votre mandat des actions pour la digitalisation de l’artisanat.
Est-ce déjà possible de faire un premier bilan ?
Qu’est-ce qui a évolué dans le bon sens ? Que reste-t-il à faire ?
Y a-t-il des différences de maturité digitale en fonction des 4 grandes familles d’artisans que nous citions tout à l’heure ?
Alors, maturité digitale, déjà il y a l’âge, certains artisans, ceux qui ont moins de 40 ans, c’est-à-dire ils ont grandi avec, ils ont été formés avec, ils n’ont pas d’appréhension et d’ailleurs les plus jeunes ont moins de 30 ans, donc ils sont connectés et même pour leur relation avec la chambre des métiers.
Tout va se faire de cette façon-là et nous nous sommes aussi adaptés pour pouvoir être en lien avec eux.
Dans l’artisanat, la moyenne d’âge est assez élevée puisque l’âge moyen des artisans et autour de 55 ans vous voyez c’est assez élevé.
Ça veut dire que beaucoup de ces artisans n’ont pas grandi avec le numérique n’utilisent pas forcément le net, les réseaux sociaux.
Souvent ils vont même mettre cette responsabilité sur leur campagne, sur leur compagnon, sur leurs enfants, parce qu’ils vont se dire bon, moi, mon travail, c’est de faire une activité artisanale, de produire, je vais me concentrer sur ça.
Malheureusement, si on reste trop focus sur la production et qu’on oublie de s’organiser derrière et donc s’organiser avec le numérique, certaines entreprises peuvent rencontrer des difficultés.
Donc il y a des différences dues à l’âge des métiers aussi.
Par exemple, dans la photographie vu qu’il y a vingt ans, on a été obligés de passer au numérique, c’est sûr, on avait moins d’appréhension. Nous étions, nous sommes préparés dans certains secteurs, notamment le secteur du bâtiment juste de fabrication.
Eh bien cet accompagnement numérique, il fallait qu’il soit renforcé parce qu’il y avait beaucoup d’attente et même pour certains, c’est-à-dire sur des éléments de base.
Nous avons des artisans en formation à qui nous avons appris à créer leur adresse e-mail, leur page Facebook…
Alors justement, un travail en merci Henri SALOMON on va donner la parole à nos deux autres invités sur justement un focus sur cette famille d’artisans dont vous parliez à l’instant le monde du BTP.
Dans cette seconde section de l’émission, Jean-Max LÉONARD révèle la réalité du monde du BTP et la place qu’occupe le digital au sein de celui-ci.
Bonsoir Jean-Max LÉONARD vous êtes le directeur général de ECM RénovBat.
Pouvez-vous nous présenter très rapidement votre structure ? Quel est le positionnement de votre structure dans l’écosystème du BTP en Martinique ?
Alors nous sommes un cabinet d’assistance à maîtrise d’ouvrage, c’est-à-dire que nous accompagnons nos clients sur des projets de rénovation dans l’amélioration de l’habitat. Alors l’accompagnement est administratif, technique et financier nous travaillons avec un réseau d’artisans du BTP.
Alors oui, justement, vous êtes en prise directe au quotidien avec les artisans du BTP.
Vous êtes donc en contact quotidien avec des artisans du BTP. Selon vous, en quoi la digitalisation du BTP est nécessaire ?
Que peut-elle apporter aux artisans et également aux clients finaux, c’est-à-dire les consommateurs que nous sommes ?
Alors pour moi pour être très très concret, pouvoir exister et avoir accès au marché des travaux, il faut pouvoir avoir accès à ces connexions que définissait Henri juste à l’instant.
Il faut avoir de quoi dématérialiser, il faut pouvoir répondre au marché public.
Il faut avoir tous ces outils pour pouvoir accéder au marché du bâtiment.
Aujourd’hui, on peut encore exister sans avoir ces outils, mais à mon avis, dans un horizon de 5 ans, ça sera plus possible d’avoir un marché, quel qu’il soit moyen petit ou grand sans avoir des outils numériques qui nous permettent de nous connecter aux donneurs d’ordre du BTP.
En tant que bureau d’études, vous avez réalisé la transformation digitale de votre entreprise.
Pour que nos auditeurs comprennent bien, pouvez-vous nous donner des exemples concrets ?
Qu’est-ce que vous avez mis en place dans ce domaine ? Qu’est-ce que ça a changé dans le quotidien de vos équipes et pour vos clients ?
Alors voilà, en 2019 on a décidé donc c’était avant la crise, heureusement pour nous, puisque ça nous a permis de passer cette crise en pouvant télétravailler, en pouvant travailler à distance. Donc en 2019, on a décidé de faire la transformation digitale de notre activité.
L’objectif initial, c’était de gagner en productivité, d’avoir un outil qui nous permettait de regrouper toutes nos données de façon centrale pour pouvoir accéder à ces informations pour mieux gérer notre activité.
Donc, on a commencé par faire un audit et je peux dire que même avant l’issue de la transformation digitale, on a commencé à mesurer l’intérêt du processus parce qu’on a on a dû remettre à plat tous nos process de production, cette remise à plat déjà nous a permis de voir où on pouvait optimiser parce qu’on ne digitalise pas quelque chose qui est compliqué. Voilà, donc on va optimiser déjà tous les process existants, on va les identifier.
Déjà on a des améliorations perceptibles dès cette phase-là, dès le début, en fait du processus de transformation digitale.
C’est ce qu’il faut comprendre, ce n’est pas compliqué à partir du moment où on est bien accompagné. Nous, c’est ce qu’on a fait, on a pris le soin de se faire accompagner par un cabinet performant.
Puis, on a commencé par mettre à place les process que j’évoquais tout à l’heure et ensuite on a décidé d’adresser 2 typologies, nos clients, et nos prestataires, c’est-à-dire les artisans et les clients.
Ils ont la possibilité de communiquer avec nous, de transmettre des documents, de recevoir des documents sur un outil digital. donc ça nous permet de gagner du temps.
Ça nous permet de réduire les déplacements. Et comme l’a dit Henry dit tout à l’heure, ça, c’est un gain en temps, en productivité et on devient plus performant avec un outil qui nous permet de réduire considérablement tous les déplacements chronophages qu’on avait avant.
Quelle tendance observez-vous dans le monde des artisans du BTP ?
Y a-t-il des progrès en termes de digitalisation ? Que doivent faire selon vous les artisans qui souhaitent se lancer ? Que leur conseillez-vous ?
Alors le réseau d’artisan avec lequel on travaille, a forcément dû s’adapter puisque nous, on s’est transformé. Aujourd’hui on envoie une géolocalisation lorsqu’on veut dire à un artisan, il faut aller chez tel client.
Tout est dématérialisé, donc la typologie d’artisans avec laquelle on travaille donc ceux qui ont accès à nos marchés ont déjà cette capacité-là, ça donne la tendance en fait.
C’est-à-dire que dans ce secteur de l’amélioration de l’habitat les artisans avec lesquelles on travaille ont déjà un profil assez particulier puisqu’il faut déjà avoir une petite maturité, alors forcément tout le monde n’a pas fait de formation dans le digital, mais tout le monde sait manipuler le digital, le numérique, tout le monde a un smartphone.
Tout le monde sait recevoir des e-mails, y répondre, signé à distance.
On a mis en place de la signature à distance lorsqu’il s’agit d’aller réceptionner des travaux vous comprenez bien qu’on va gagner du temps si on est capable d’envoyer une photo, de localiser sur un plan avec un logiciel de suivi de travaux, ce qui est à faire, les réserves éventuelles voilà…
Donc on a gagné beaucoup de temps, donc pour l’artisan l’intéressé, quand on gagne du temps, on gagne de l’argent.
Est-ce que vous trouvez suffisamment d’artisans formés au numérique pour répondre aux besoins du marché ?
Devez-vous travailler avec des gens qui ne sont pas encore totalement digitalisés parce qu’il n’y a rien d’autre sous la main ?
Alors effectivement quand on a un public plus jeune, c’est plus simple.
Mais le BTP étant ce qu’il est, nous, on a fait il y a quelques années, une petite analyse de l’âge des dirigeants, de nos entreprises, de notre réseau, c’était 59 ans.
À cet âge, c’est plus compliqué, mais l’idée c’est d’encourager tous ceux qui souhaitent le faire, aller dans cette transformation, les encourager et leur faire comprendre que c’est leur intérêt en fait.
Il s’agit de l’intérêt de la survie de leur boîte et peut-être les motiver à intégrer des jeunes pour dynamiser et prendre le relais et travailler déjà avec des jeunes.
Alors ça permet de faire la transition et la transmission en fait, parce qu’à 59 ans on est proche de la retraite.
Dans cette dernière partie, Élodie Eugénia Charlotte nous rend compte à l’antenne de son expérience dans le domaine du conseil et de l’accompagnement digital.
Bonsoir Élodie EUGÉNIA CHARLOTTE, vous êtes la cofondatrice et la directrice de Eye Consulting. Pouvez-vous présenter brièvement votre entreprise ?
Donc effectivement, je suis cofondatrice d’un cabinet de conseil, on accompagne aujourd’hui les structures, donc TPE PME privées.
On accompagne aussi des acteurs publics et je dirais que notre cœur d’activité, notre positionnement aujourd’hui, c’est accompagner toutes ces structures à aller chercher la rentabilité et la compétitivité de leur organisation.
Votre entreprise fait partie des entreprises intervenant dans un programme porté par Lakou Digital qui œuvre pour la digitalisation du BTP.
Pouvez-vous nous présenter ce programme ? Quel en est l’objectif ? Quels en sont les contours ?
Alors effectivement, juste pour situer, Lakou Digital a fait appel à Eye Consulting en tant qu’expert en capacité d’accompagner des structures, des entreprises de façon générale.
Et effectivement on a développé une petite spécialisation sur le secteur du BTP.
J’en parlerai un petit peu plus en détail et l’idée de ce programme, c’est effectivement d’accompagner donc aujourd’hui 12 chefs d’entreprise, donc des entreprises du BTP.
On est sur des structures qui ont plus de 3 salariés aujourd’hui.
Donc c’est un choix qu’on a fait.
Ce sont des critères qui ont été mis en place pour sélectionner.
On a reçu aujourd’hui, en décembre 2022 une trentaine de candidatures, c’était un appel à candidature.
Donc on a effectivement des artisans du BTP qui se sont mobilisés et qui ont vu l’intérêt de cette démarche.
Voilà, on est localisé en Martinique puisque c’est un programme qui est aujourd’hui financé par Action logement en Martinique avec d’autres partenaires dont l’AFP BTP, donc vraiment des fédérations de professionnels du BTP pour vraiment donner du poids, du crédit et montrer l’initiative et la volonté aussi sur le territoire d’acteurs de pousser et d’accompagner ces structures.
Le titre effectivement du programme, c’est la digitalisation des acteurs du BTP.
On va parler en fait de comment trouver de nouveaux clients, comment mieux organiser son outil productif, comment préparer justement, on parlait de transmission.
On a souvent cette problématique qui revient au niveau des acteurs du BTP, sur comment je recrute, comment je trouve des bons profils et finalement, on va arrêter un petit peu de parler de l’outil pour que justement, on n’ait pas l’impression qu’on parle uniquement de solutions, d’applications quand on parle de digitalisation.
Parce que si je rebondis un petit peu sur ce que Jean-Max se disait l’objectif initial qui avait été identifié, c’était la création de cet outil qui permettrait de centraliser.
Mais il y a eu un travail aussi qui est fait et c’est ce qu’on cherche à amener avec ce programme d’accompagnement. Il y a un travail qui est fait sur l’équipe, dans son ensemble, sur la façon de travailler, sur la façon d’échanger, de collaborer physiquement, à distance, sur la façon d’aborder aussi le business parce qu’on reste sur une entreprise.
Le but d’une entreprise, c’est bien effectivement de gagner de l’argent et donc ce levier de compétitivité qui passe à la fois sur comment j’optimise mes charges et comment je développe mon offre, je trouve des nouveaux clients et je peux concevoir aussi où me positionner sur des nouveaux marchés.
Et donc, le programme qu’on propose, c’est un programme sur 12 mois qui va permettre de traiter tous ces sujets.
Alors là, on a parlé finalement de la partie artisans. Mais je crois aussi que vous avez œuvré avec la DEAL, cette fois-ci côté consommateur, notamment dans la thématique de la rénovation du bâtiment, je sais que c’est un sujet qui préoccupe beaucoup de Martiniquais.
Quelle est cette initiative que vous menez ?
Alors, effectivement, je ne vais pas trop entrer en détail parce que le, le sujet, le projet et la finalité n’est pas encore sorti. Mais euh, on parle effectivement des entreprises, on parle du secteur du BTP, on parle d’une filière.
Et quand on veut justement permettre à toute une filière d’apporter un terreau qui soit favorable et qui permette à l’ensemble des entreprises d’avoir les moyens de continuer à progresser et de s’améliorer, il faut effectivement regarder toute la chaîne de valeur, la chaîne productive. Et c’est une initiative effectivement de la DEAL aujourd’hui si je rebondis sur l’activité de ECM qui accompagne des particuliers qui sont dans une démarche d’amélioration de leur habitat, sans nécessairement avoir les moyens financiers de le faire.
Il y a énormément d’acteurs sur le territoire qui proposent des aides, la CTM, la DEAL, la CAF, des démarches qui sont dématérialisés très souvent ou pas connus ou pas de tous les acteurs auxquels ils peuvent avoir accès à ces personnes.
Et donc la DEAL, l’a initiée justement, cette initiative de pouvoir créer une solution et d’animer un groupe, donc avec tous ses acteurs institutionnels ou privés qui permettrait de centraliser toutes ces informations et les rendre accessibles en créant effectivement une plate-forme.
Cette plateforme, permettrait d’orienter, d’aiguiller, de vulgariser même toutes ces informations qui sont parfois un petit peu nécessaires parce qu’on est là encore sur des publics.
Bon, concrètement, ce n’est pas très parlant, donc c’était vraiment dans cette démarche de rendre cette information disponible, la fiabiliser, la rendre accessible.
Donc on a accompagné la démarche de la DEAL avec l’ensemble des acteurs du coup institutionnels et privés dans la mise en œuvre de ce projet.
Merci beaucoup pour ces précieuses informations.
On arrive déjà au terme de l’émission, toujours trop courte par rapport aux problématiques abordées.
Mais je pense qu’on a en tout cas donné quelques clés pour qui serait intéressé par le sujet.
Avant de se quitter, Manuel, quelques actus digitales que vous avez dénichées.
Alors pas d’actu, mais juste pour rester dans le fil de ses accompagnements qui sont disponibles. Effectivement, la Collectivité Territoriale de Martinique avait lancé un appel à projet qui s’appelle Mofwazaj Dijital.
Et donc il y a eu cinq acteurs de l’accompagnement en Martinique qui ont été sélectionnés, donc effectivement les entreprises qui nous écoutent, notamment les entreprises de l’artisanat, peuvent toujours souscrire à ces programmes.
Les mercredis connectés, c’est fini pour ce soir, on se quitte ici Manuel bonsoir et à mercredi prochain pour de nouvelles actus sur le digital et les tendances tech.
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