Bonsoir Rodrigue et bonsoir à vous qui nous écoutez sur votre poste de radiosur le site rci.fm ou l’application RCI et sur la page Facebook RCI Martinique. Le replay de l’émission sera également disponible en fin d’émission sur le site rci.fm.
Bienvenue dans Les mercredis connectés, votre émission dédiée à l’actu du numérique et des tendances tech, que je co-anime avec Manuel Mondésir (directeur et fondateur d’awitec)
Bonsoir Manuel, Bonsoir Katleen
À l’heure où l’on parle d’Alé Viré, de Maison du retour, de rentrer travailler au pays , il y a-t-il des places à prendre, du business à créer dans notre petite île quand on est un super expert du digital ?
Ce type de profil n’est-il pas forcément contraint de s’exporter ?
Si les opportunités existent quelles sont-elles ? On en parle ce soir avec une belle brochette de ces experts qui sont avec nous dans ce studio à Fort-de-France et c’est peut-être une première réponse.
Manuel, qui sont nos invités ce soir ?
En effet Katleen… avec nous en studio :
- Mathieu ROSE, membre organisateur du salon Web Monster
- Matisse GONZALEZ, fondatrice de Mojo Studio d’Innovation
- Roland RATENAN, fondateur de l’agence digitale Nasdy
Les mercredis connectés saison 1 épisode 20, c’est parti !
Au cours de l’émission nous avons traité les thématiques suivantes :
Avoir une expertise très pointue dans le digital et travailler en Martinique, les 2 sont-ils possibles et compatibles ?
La question se pose car on entend tellement souvent dire que la Martinique est à la traîne, que la maturité digitale y est faible, que les entreprises n’ont pas encore compris la mesure des enjeux.
Réalité ou simples préjugés ?
Et si notre île était au contraire une terre d’innovation, de produits digitaux, de geek on en parle ce soir avec Mathieu ROSE, membre organisateur du salon Web Monster est avec nous.
Dans cette première partie, Mathieu ROSE nous dévoile à l’antenne les enjeux autour du salon Webmonster.
Alors d’abord Mathieu, bonsoir, vous faites partie des membres, donc en charge de l’organisation du salon Webmonster.
Est-ce que vous pouvez d’abord nous expliquer quel est l’objectif de ce rendez-vous et à qui s’adresse-t-il exactement ?
C’est un salon qui est destiné en fait à présenter d’une certaine façon les différents métiers qu’il y a dans l’informatique, on va dire et en suivant une certaine direction, c’est-à-dire la gestion d’un projet en fait.
Donc on a voulu faire cela de façon à ce que les personnes se rendent compte que pour mener à bien un projet informatique, il y a plusieurs métiers en fait.
Et ça va de l’analyse jusqu’à la réalisation du projet.
Quelle est votre cible exactement sur ce salon ?
Quelles sont les personnes intéressées ?
Il y a plusieurs cibles en fait, autant des entreprises peuvent être intéressées par l’élaboration de projets informatiques, autant les techniciens eux-mêmes et des personnes qui veulent se reconvertir.
En fait, on s’intéresse vraiment à toutes les personnes qui seraient intéressées à l’idée d’apporter quelque chose ou utiliser tout ce qui est en rapport avec la technologie.
Alors quand on va sur le programme, je suis en train de le parcourir là, on voit qu’il y a beaucoup de spécialités.
Alors vous l’avez dit, vous l’avez cité, mais on voit data, prototype, cybersécurité, développement, référencement naturel.
Est-ce que le but de ce salon, c’est aussi de montrer qu’on a des pointures ?
Katleen parlait de supers experts en Martinique et au-delà dans la diaspora antillaise ?
C’est exactement ça, on a voulu mettre en avant les différents experts qu’on avait au niveau de l’île, on va dire mais pas que, puisqu’on regroupe des personnes de Martinique, Guadeloupe, Guyane et aussi des personnes qui sont ailleurs mais qui font partie de la diaspora et on s’est rendu compte justement avec Webmonster qu’on étaient assez nombreux et on a voulu vraiment mettre ça en avant avec ce salon-là.
Et comme tu as pu le constater, il y a pas mal de pas mal de domaines en informatique et on a vraiment des pointures dans tous ces champs de compétences.
Alors j’avais échangé avec Xavier qui me disait que vous avez rassemblé pratiquement 400 développeurs, une communauté à travers Webmonster.
Alors qu’on n’imaginait pas qu’il y en avait autant.
Pour vous, pourquoi est-ce important qu’une communauté se réunisse ?
Il est important que cette communauté-là se réunisse parce qu’elle n’est pas visible tout simplement. Et elle est vraiment au cœur de la plupart des changements qu’on voit au niveau de notre société actuellement, tout ce qu’on voit comme application ou solution, elle part en réalité de développeur en fait, les automatisations étaient faites par des développeurs.
On parle par exemple de NO CODE, ça a été fait à la base par des développeurs et il est important qu’on se retrouve et qu’on se mette en avant parce qu’on a vu aussi que l’on était, et qu’on reste incompris.
Ça, c’est un gros problème, c’est que c’est le genre de métier où on a l’impression que ce sont des personnes qui sont dans leurs grottes.
Mais en fait non, pas du tout, on est capable de dialoguer.
Il est important qu’on se rassemble pour être une force vive, et montrer qu’on est une force vive dans le tissu économique martiniquais.
Est-ce que votre rôle, c’est véritablement de faire de la vulgarisation et de démystifier finalement tous ces métiers ?
Pas forcément, mais c’est nécessaire pour qu’il y ait un dialogue entre ceux qui veulent faire et ceux qui font ça, c’est nécessaire. Il faut qu’il y ait une vulgarisation, mais ce n’est pas n’est pas uniquement le but, là c’était vraiment aussi de l’entraide puisqu’on est différents experts isolés.
Le but est de créer une simulation et on a remarqué qu’il y avait pas mal de gens qui se sentent isolés et c’est pour ça qu’on a un engouement aussi rapidement.
C’est-à-dire qu’en moins d’un an, on est arrivé à 400 membres, c’est-à-dire, c’est assez impressionnant pour une communauté de nos jours, de rassembler, de fédérer autant de monde en si peu de temps, ce qui prouve qu’il y avait vraiment une attente et un besoin.
Est-ce que selon vous, nos économies et nos entreprises aux Antilles Guyane ont vraiment la maturité nécessaire pour accueillir et comprendre l’intérêt de ces nouvelles expertises ?
On le constate, on le constate, on le voit avec des offres d’emploi qu’on ne voyait pas auparavant.
Donc je peux dire qu’on voit une avancée à ce niveau-là.
Il y a une prise de conscience, on l’a vu avec différents événements au niveau de l’actualité ces derniers temps.
Il y a une prise de conscience de l’importance de ces métiers-là et la nécessité parfois de les avoir le plus près de soi pour pouvoir mener à bien certains projets.
Alors j’ai peut-être une question piège, mais peut-être que vous pensez à quelques développeurs.
Est-ce qu’on a le portrait-robot des membres de votre communauté ?
Est-ce qu’ils vivent en Martinique ? Est-ce qu’ils vivent de leur expertise en Martinique ?
Où est-ce qu’ils ont besoin d’aller chercher du business ailleurs ?
De nos jours, dans ce domaine-là, on ne peut plus se poser ce type de questions là parce que tout est dématérialisé, tout peut se faire à distance.
Donc on peut très bien être ici et dans ce qu’on appelle, le full remote c’est-à-dire le fait de travailler pour une entreprise qui ne se trouve pas du tout ici.
Mais de la même manière qu’on peut travailler ici avec des entreprises qui ont ces besoins-là.
Donc on n’y a pas de portrait. Il n’y a pas de situation type, mais en tout cas, par rapport à notre métier, on a la possibilité justement de pouvoir répondre à des opportunités de partout dans le monde tout en restant ici.
C’est l’un des avantages que nous avons.
Et peut-être sans être trop indiscrète, est-ce que vous pouvez nous résumer votre parcours ?
Je suis intégrateur d’application à la CTM, à la base, je travaillais dans le privé, j’étais développeur d’application dans le privé pendant près de 5 ans et j’ai rejoint la Collectivité qui était à l’époque le conseil général.
J’ai été référent informatique, j’ai fait beaucoup de métiers au niveau informatique, que ce soit du côté développeur, j’ai gardé le contact avec la communauté, je continue à faire de la programmation, on va dire un petit peu en dehors parce que là, je ne fais pas de développement.
Je travaille avec des développeurs, mais je ne fais pas de développement directement, bien que je m’y sois remis dernièrement. Mais c’est un parcours, on va dire où j’ai vraiment exploré tous les domaines, informatique et là, j’arrive à un point où je peux vraiment dialoguer avec tous les milieux, avec tous les secteurs.
Très bien, alors on rappelle que le salon Manuel sera disponible en ligne.
Tout à fait, il sera disponible en ligne et sur l’application Discord.
Donc ce sera aussi l’opportunité de découvrir cette application qui est vraiment prisée par les développeurs et le monde Tech de façon générale.
Le salon s’est tenu vendredi 17 et le samedi 18 février de 8h à 23h, heure de Martinique.
On parlait de portrait-robot tout à l’heure, il n’y a pas que des hommes dans cette communauté, contrairement aux idées reçues, puisqu’on a avec nous Matisse GONZALEZ.
Bonsoir, vous êtes fondatrice de Mojo Studio d’Innovation et vous avez remporté un appel à projets pour aider à la structuration de la French Tech en Martinique et vous avez donc décidé de vous installer dans notre île.
Dans cette partie, Matisse GONZALEZ partagera au micro de Katleen BILAS-COPPET et de Manuel MONDÉSIR l’envergure du champ d’action de son studio d’innovation.
Est-ce que vous pouvez nous dire en des mots simples, qu’est-ce qu’un studio d’innovation et quelle est la mission de votre entreprise ?
Tout à fait, bonsoir Kathleen, bonsoir à tous. Donc effectivement, j’ai fondé d’innovations pour justement transmettre les clés aux entreprises et aux entrepreneurs que je fréquente dans leur stratégie d’innovation.
Donc on parle de produits, on parle de service, on parle de management aussi.
C’est les aider à innover justement pour trouver de nouveaux modèles économiques par exemple, ou améliorer leurs produits et services existants pour faire croître leur marché, tout simplement.
Alors tout le monde ne connaît pas ce qu’est la French Tech donc vous êtes arrivé avec cet appel à projets, juste pour se rappeler un peu quel a été votre rôle dans cette structuration de quelque chose qui est maintenant en place ?
Oui tout à fait, donc euh, la Martinique, alors le label national qui existe depuis pas mal d’années maintenant et qui est attribué en fait au territoire où il y a des écosystèmes digitaux tech. Donc ça peut être sur des territoires français, mais aussi à l’étranger parce qu’il y a aussi la diaspora martiniquaise.
Nous avons d’ailleurs, découvert que la fondatrice de French Tech Vietnam était martiniquaise, donc voilà et je suis arrivée effectivement pour développer ce label qui avait été attribué à la Martinique.
Donc ça fait maintenant un an et demi ou 2 ans presque que ce label nous a été attribué et on vient d’ailleurs de le renouveler pour 3 ans, félicitations à tout l’écosystème, c’est grâce à tout le monde aussi.
Et donc, je suis arrivée effectivement en Martinique, donc ce label, il est porté par Martinique Digital. Donc qui est l’association qui porte justement les experts du digital en Martinique.
Et donc, pendant un an, j’ai contribué à développer les programmes soit par le national qu’on devait développer sur le territoire.
Je pense notamment à un très beau programme qui s’appelle French Tech tremplin qui a permis à plusieurs porteurs de projets d’être formé à l’entrepreneuriat dans une première partie.
En seconde partie, en fait, il y a 3 lauréats qui ont pu bénéficier d’un accompagnement pendant un an par un des très bons acteurs de l’écosystème qui s’appelle le Village by CA et qui ont pu bénéficier d’une bourse de 30 000 euros chacun pour pouvoir lancer leur projet.
Donc on a eu ce genre de développement là, et puis on a développé des programmes aussi beaucoup plus locaux, notamment les Tech corner, et je jette un œil à mon voisin qui a animé un Tech corner la semaine dernière.
Les Tech corner qu’est-ce que c’est ?
Alors justement, c’est de la vulgarisation technologique, donc c’est ouvert à tous.
Je vous invite vraiment à suivre Martinique Digital et la French Tech Martinique sur les réseaux sociaux parce qu’on publie pas mal de choses et notamment tous ces événements-là.
Et donc c’est la vulgarisation sur des technologies ou sur aussi des faits d’actualité puisque là du coup c’était CHAT GPT si vous en avez entendu parler sur RCI ou ailleurs et c’est vrai que c’est pour nous, important de vulgariser au plus grand nombre ces ttechnologies là.
Soit parce que c’est important pour leur veille, de porter ça à leur connaissance, soit parce que ça peut révéler aussi des talents et qui vont après faire partie d’une communauté comme celle de Webmonster.
Alors vous nous disiez en off, que le monde de l’entreprise et le monde des développeurs ne se comprennent pas toujours est l’une de vos missions vous le disiez tout à l’heure, c’est d’aider les développeurs et les experts techniques de façon plus générale à structurer leur offre pour qu’elle soit compréhensible par le monde de l’entreprise.
Comment vous vous y prenez ?
Effectivement, donc il y a plusieurs choses c’est vrai qu’on parle tous les langages différents qu’on soit dans un service RH, un service financier, un service marketing.
Tout le monde a ses propres codes et notamment effectivement, les développeurs en ont beaucoup. Donc moi, mon rôle et ce que j’aime faire justement, c’est de pouvoir faciliter les interactions entre tous ces mondes-là, donc déjà, avant de parler de technologie, on parle d’humains avant tout.
Généralement donc moi je me repose sur une de mes expertises qui sont les méthodes agiles.
Et notamment une méthode logique à ma communauté j’imagine qu’on connaît bien qui est la méthodologie SCRUM entre autres. Alors, qu’est-ce que ça veut dire alors SCRUM c’est effectivement donc une méthode agile qui permet de faciliter vraiment la mise en place d’un projet et sa mise en œuvre dans un temps court et justement pas de travail et par itération.
Itération qu’est-ce que ça veut dire ?
C’est lorsqu’on travaille petit bout par petit bout et non pas sur un projet fini tout de suite.
Ce qui permet déjà de contrôler son budget et surtout ce qui permet d’avoir le droit à l’erreur et ça c’est très très important lorsqu’on veut être agile et flexible.
Finalement, c’est de se donner le droit à l’erreur et de pouvoir justement avancer petit à petit en validant les étapes au fur et à mesure, avec justement le consommateur final au cœur du processus.
Alors, Mathis GONZALEZ vous êtes à l’initiative de l’événement Product Stories” qui se déroule tous les vendredis en comité fermé.
Pour qui est cet événement ? Quel en est l’objectif ?
Alors effectivement, je vais vous raconter très rapidement l’histoire de “Product Stories”
qui est quelque chose que j’ai fait très égoïstement.
Alors ça va bientôt s’ouvrir parce que j’ai la chance d’être depuis très peu la présidente de l’association qui s’appelle donc le Van Lab donc c’est un Fab Lab qui existe depuis 2016 en Martinique, voilà donc c’est un laboratoire de fabrication.
On a notamment des imprimantes 3D où on vous transmet notre savoir-faire pour pouvoir créer justement des l’impression 3D, mais aussi modélisé, par exemple sur des logiciels des choses en 3D. Donc ça peut par exemple permettre à des entrepreneurs de réaliser des prototypes.
Mais ça peut aussi être pour du loisir, tout à fait. Donc euh, donc je suis président depuis peu, mais en tout cas les products stories, je les ai créés il y a un an quand je suis arrivée en Martinique. Enfin, je suis arrivé il y a un an et demi en Martinique et c’est vrai que j’avais du mal justement à identifier la communauté.
Personne n’était vraiment identifiable et j’avais très envie de retrouver cette communauté-là. Donc je me suis dit, je vais créer cet événement-là pour parler de produits digitaux, donc je pense que tout le monde connaît ce nom, ce sont des “geeks” qui viennent au Product Stories pour la plupart, puisqu’on parle plutôt de choses assez techniques.
Mais on ne parle pas que de développement.
En fait, on va parler de toute la vie, d’un produit, un produit, qu’est-ce que c’est ? C‘est effectivement de la partie technique.
Qu’est-ce qu’on fabrique comme on le fait, mais aussi la manière dont on le vend.
Donc là, on va parler de commerce, on va parler de marketing, de marketing digital etc.
C’est vraiment dans son ensemble, qu’on échange sur qu’est-ce qu’un produit ?
Et on peut parler d’intelligence artificielle, on peut parler de data, on peut parler de transhumanisme, donc qu’est-ce que va devenir l’humain augmenté sans faire peur à personne.
Mais en tout cas, ce sont des questions qu’il faut se poser et donc les Produits Stories sont tous les 3èmes vendredis du mois pour l’instant et bientôt donc je fais le lien avec le Van Lab.
Ce sera un événement qui sera porté par le Van Lab je leur transmets de très bon cœur et on va ouvrir à toute la communauté pour justement faire bénéficier de tous ces échanges passionnants, qu’on a tous les 3èmes vendredis du mois.
Et justement entre le moment où vous avez créé ce rendez-vous et aujourd’hui, est-ce qu’il y a beaucoup de monde qui vient ?
Vous avez pu constater que cette communauté, elle est bien là et elle grossit ?
Effectivement, alors moi, c’est vrai qu’au début pour être totalement transparente, j’ai dit à quelques amis, venez, on va boire des verres au patio 19 et on va parler de choses un peu techniques.
C’était ça le projet, et puis au fur et à mesure, j’ai trouvé des gens aussi qui n’étaient pas très visibles sur les réseaux sociaux, et finalement, de fil en aiguille, les gens ramènent des personnes.
Donc parfois on a tourné à 10, parfois à 20 et il y a des gens qui sont de passage. Il y a des gens qui viennent à chaque Product Stories.
Quand j’en fais sauter une, c’est un vrai sujet qu’on a par rapport au carnaval ça en met certain en rage.
Donc c’est vrai qu’il y a un vrai engouement et en fait, c’est surtout que ça crée des projets et créer du business et c’est ça qui est intéressant, c’est que les gens se rencontrent.
Les expertises match entre elles se rencontrent entre elles et ça, ça permet de faire des projets d’envergure.
Dans cette dernière partie Roland RATENAN, se confie à l’antenne au sujet de son expérience en tant que fondateur d’une agence digitale.
Bonsoir Roland RATENAN. Vous êtes le fondateur de l’agence digitale Nasdy. Pouvez-vous décrire en quelques mots ce que fait votre société ?
Oui, bonsoir merci pour l’invitation Katleen, Manuel en quelques mots, on est une agence effectivement qui évolue autour du numérique donc on est en mesure de développer tout ce qui est logiciels, applications mobiles, sites internet, etc. Et depuis peu,en fait, on fait tout ce qui est aussi en fait ERP (Enterprise Ressources Planning), en français c’est PGI (Prologiciel de Gestion Intégré).
C’est pour nous permettre effectivement d’accompagner n’importe quel entreprise justement dans la digitalisation, de ses process internes, donc en fait, on va placer des logiciels de facturation, devis, factures. On va faire des logiciels de comptabilité, on va toucher tout le volet RH, par exemple avec la partie employée, la partie demande de congé, on est vraiment en mesure d’accompagner n’importe quelle entreprise dans son processus de digitalisation.
Dans une conférence dans laquelle vous interveniez il y a quelques semaines, vous vous êtes décrit comme un dinosaure du digital en Martinique. Cela fait maintenant plus de 20 ans que vous avez créé votre agence.
Qu’est-ce qui a changé selon vous, tant dans le monde de l’entreprise que dans l’écosystème des experts digital ?
Alors effectivement, on aurait beaucoup de choses à dire, il y a des choses qui vont énormément changer.
Il y en a d’autres bizarrement qui n’ont pas forcément changé.
Donc ça dépend de quel angle on veut aborder.
Ce que je pourrais dire, c’est que voilà, il y a une évolution, en tout cas dans la maturité, en fait, des individus déjà, avant des entreprises.
C’est que tout le monde à présent a effectivement, un téléphone portable.
Selon l’étude d’awitec 78% de la population de l’île utilise WhatsApp.
Donc ça veut dire qu’en fait on est on est déjà connecté, la population en fait martiniquaise elle est connectée après, ça prend peut-être plus de temps pour les entreprises, d’atteindre en fait un niveau de maturité pour qu’ils puissent effectivement les utiliser dans un cadre professionnel pour gagner en productivité et finalement gagner de l’argent demain grâce au numérique.
Et c’est un petit peu ça en fait que nous, on essaye de faire et il y a encore du travail, ça a évolué, mais je dirais que ce qui prend du temps, finalement a évolué, c’est le côté financement, ça veut dire que les compétences sont ici, on voit, en fait, on a des communautés comme Webmonster où on a 400 développeurs, en fait, sur différents territoires.
Il y a en fait la Fédération du numérique avec Martinique Digital en fait, qui se positionne en fait avec pratiquement une centaine d’entreprises pour pouvoir en fait fédérer et renforcer la filière. On a des développeurs, on a des gens dans le marketing digital etc. Donc les compétences sont ici.
Je pense que ce qui a du mal à changer, et ce sont les politiques publiques doivent comprendre ça, c’est qu’on a besoin pour l’innovation de financement.
Et ça prend du temps et ça évolue, mais je pense qu’il faut continuer en fait à œuvrer dans ce sens.
Alors Mathis Gonzalez disait que finalement, les experts du digital n’étaient pas forcément compris.
Est-ce qu’eux-mêmes finalement avec les années ont trouvé aussi la façon, le langage pour essayer de mieux se faire comprendre ? Est-ce que c’est ce que vous observez de façon générale ?
Déjà en fait, justement, comme je disais les initiatives en fait des collectifs comme Webmonster qui font des salons mais aussi les associations comme Martinique Digital et à présent on fait des tiers lieux, je citerai Lakou digital qui est sorti depuis l’année dernière qui est un hub d’innovation en Martinique.
On a un nouveau tiers-lieu qui va s’appeler Bo kay nou .
Ça, c’est moi qui gère ce truc-là mais bon, on a plein de choses en fait, pour pouvoir justement émuler le numérique localement.
Donc voilà, il y a des choses qui changent, moi, j’ai commencé effectivement il y a vingt ans, comme un petit peu la caricature, effectivement, dans mon garage, le garage de ma maman, en fait des voilà, on commençait à coder, en fait, un certain nombre d’applications.
Et je me souviens, il y avait même eu des clients qui venaient dans le garage.
Donc ça, ça a aussi changé dans le sens où aujourd’hui, on est une équipe de quinze personnes. Donc voilà, il y a quand même en fait sur le territoire la possibilité en fait d’en faire son métier. J’ai pris le parti en fait de rester ici un petit peu, un acte militant, parce que c’est vrai que c’est difficile de vivre en fait du numérique en fait pendant toutes ces années, mais c’est possible.
95% de mes clients sont en fait en Martinique.
Les 5% restant sont un petit peu ailleurs, mais c’est j’ai envie de dire que c’est là où la force commerciale se trouve que finalement on arrive en fait à faire du business.
Donc en fait, on est ici, mon équipe par contre elle est éclatée, elle est également en Martinique, en Guadeloupe.
En fait, j’ai deux développeurs qui sont à Toulouse et à Montauban, j’en ai un en fait dans le Pas de calais, voilà mon équipe est un peu partout mais par contre, en fait là où la force commerciale se trouve c’est là qu’on peut faire en réalité du business.
Et la Martinique est un territoire comme un autre compliqué, difficile, mais on y croit, on y croit.
D’accord, vous n’avez pas l’impression, vous qui avez choisi la Martinique, que ça altère l’émulation.
Vous n’avez pas l’impression de régresser, vous arrivez vraiment à vous épanouir ?
Oui, tout à fait, dans un autre territoire si ça se trouve peut-être que j’aurais pris 5 ans donc là ça fait 20 ans donc voilà ça prend plus de temps mais voilà, ça fait partie en fait de notre job en fait de faire avancer les choses chez nous, pour nous en fait.
Et c’est pour ça que j’aime bien les initiatives qui se font.
On est là pour pouvoir montrer qu’on ne peut plus faire sans le numérique et qu’il faut en fait effectivement crédibilisé les acteurs, les développeurs, les webs marketeurs, l’ensemble des personnes.
Mais d’avoir vraiment en fait une relation entre justement le véhicule financier que peut représenter en fait la collectivité de Martinique et en fait justement ce besoin que l’innovation a en fait en termes de financement.
Très bien pour des experts comme vous, pensez-vous qu’il y a de la place ici en Martinique ?
Y a-t-il des choses à apprendre, des choses à créer ?
Oui, je suis tout à fait d’accord avec ce que dit Roland euh je pense que déjà les entreprises prennent de plus en plus en compte ce besoin de transformation.
Le covid a été euh assez radical là-dessus.
Je pense que ça tout le monde s’est mis d’accord et après il y a autre chose, c’est qu’on a aussi une grosse communauté d’entrepreneurs.
Donc c’est vrai que lorsque finalement le business n’existe pas et je pense que Roland, en est aussi un très bon exemple, on le crée et ça aussi, tous les retours qu’il y a eu au pays suite au covid, on parlait d’alé viré, en fait ce sont des gens qui ont envie de créer des choses.
Parce que si on doit attendre effectivement les financements, le public n’arrivera jamais avant nous. Le public va suivre mais il n’arrivera pas avant nous et donc il faut être très courageux, je pense que c’est le cas de Roland qui depuis 20 ans œuvre là-dedans.
Il faut être très courageux, très résilient et parfois il faut créer son propre business et pas attendre que ça se passe, même si c’est parfois très difficile.
Mais en tout cas, il y a des choses à faire, il y a des communautés en fait qui peuvent s’organiser comme des entreprises en fait et maintenant les free-lances collaborent comme des groupes projets entrepreneuriaux et créer des projets comme ça.
Ça me fait penser effectivement, enfin à l’inverse aussi à des développeurs entrepreneurs qui sont effectivement en Martinique et qui en fait ont des produits dont la cible en faite est internationale.
C’est possible aussi d’avoir fait une activité numérique en Martinique et avoir une cible en réalité à l’international.
“La Martinique et ta maison, le monde est ton terrain de jeu.”
C’est ce que je dis à tous les entrepreneurs que je rencontre.
Souvent quand on parle de la Martinique, j’entends des gens dire qu’il y a rien à faire ici, mais quand il n’y a rien, c’est qu’il y a tout à faire !
Donc c’est à nous de prendre les choses en main pour pouvoir faire ce qu’il a à faire.
Mais il y a de la place, il y a vraiment de la place, il y a encore du dialogue à mettre en place pour qu’on se comprenne entre les différents secteurs.
Mais il y a vraiment de quoi faire.
Alors Mathieu Rose, vous êtes assez modeste mais Webmonster avait organisé un hackathon en Guadeloupe ? Qu’est-ce que c’est ?
Oui effectivement, un hackathon c’est se retrouver et travailler sur une problématique et fournir un livrable en moins de 24 heures.
En l’occurence là c’était en 27 heures.
Donc nous étions une équipe de 5 pour Webmonster à travailler sur les activités périscolaires et extrascolaires et nous l’avons remporté.
On se quitte ici et à mercredi prochain pour échanger sur de nouveaux sujets concernant les actus du digital et des tendances technologiques.
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