Vous êtes nombreux à avoir commencé vos achats de Noël et si vous avez des enfants ou des ados, les jeux vidéo seront certainement un incontournable sous votre sapin.
En la matière, il y a évidemment l’embarras du choix et les expériences proposées aux gamers vont de plus en plus loin, on en parlera.
On tentera de voir aussi comment les jeux vidéo peuvent offrir des opportunités, y compris ici en Martinique avec Katleen BILAS-COPPET (rédactrice en chef à RCI) et Manuel MONDÉSIR (Directeur et fondateur d’awitec).
Nous avons réuni, comme chaque fois, les meilleurs invités pour en parler :
- Johan JEAN-BAPTISTE (Vendeur conseil chez Crash Games)
- Saïdou BERNABÉ (Co-fondateur de Parallel 14)
- Renaud SAINT-CYR (Fondateur de Rising Opossum)
Dans un premier temps nous aborderons la question des jeux vidéo, le marché, les tendances.
Puis nous évoquerons la thématique de l’Esport.
Enfin, nous verrons les perspectives professionnelles que peut offrir l’univers du jeu vidéo.
Durant cet échange, nous avons évoqué les points suivants :
Bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis les premières consoles de jeux vidéo : aujourd’hui, nous sommes entrés dans l’ère de la réalité virtuelle, de la réalité augmentée et du metaverse.
Une expérience toujours plus immersive à proposer aux amateurs du genre.
Qu’est-ce qui plaît tant aux gamers ?
Vianney, un jeune étudiant martiniquais passionné de jeux vidéo a tenté de nous l’expliquer.
Je joue un peu à tous les styles de jeux à part les combats.
Ce que je recherche avant tout dans un jeu vidéo, c’est déjà le côté de l’amusement.
J’aime beaucoup ce côté là où on peut être transporté facilement dans un autre univers où en fait, on est dans un contexte, on crée un contexte, une espèce de situation qui permet de créer un endroit où on peut s’amuser, mais développer aussi ses compétences.
J’aime ce côté évolutif, un peu compétitif aussi, ou même si on est là pour s’amuser, on voit une progression que ce soit individuelle par rapport à nous même, donc les niveaux par exemple dans les MMORPG.
Je trouve que ça libère beaucoup, la créativité aussi. La persévérance, le fait ou par exemple, souvent on va se dire Ouais, ce n’est pas bon, ce jeu-là n’est pas pour moi.
Il y a ce côté où on va l’aborder différemment, on va le faire.
On va se donner envie, ça va pousser de sorte a vraiment tenté plus, répéter.
Par exemple, quand des « boss » on n’arrive pas à les battre et qu’on en a vraiment envie.
On peut jouer des heures, essayer plein de méthodes. Et j’aime bien cet aspect là où ça complète un peu, des choses qu’on peut avoir dans la vraie vie, mais où on donne un aspect plus libre, plus indépendant.
Bonsoir Johan JEAN-BAPTISTE, vous êtes vendeur conseil chez Crash Gammes, qui est une enseigne spécialisée bien connue chez nous, notamment spécialisée dans la vente de jeux vidéo et d’articles hi-tech comme des casques de réalité virtuelle avec plusieurs enseignes, donc en Martinique et aussi en Guadeloupe.
Est-ce que Vianney qu’on vient d’entendre, est un peu le profil type de votre clientèle ?
Demande Katleen BILAS-COPPET à Johan JEAN-BAPTISTE.
Bonsoir Katleen, bonsoir à tous, à tous les auditeurs et auditrices derrière ces lignes.
Alors Vianney,oui mais bon, on ne va pas non plus généraliser, mais c’est un profil qui revient, qui est assez récurrent.
Donc c’est vrai que ce sont des passionnés, des gens qui veulent toujours être à la pointe avoir le dernier jeu, la maîtrise des derniers jeux voilà et Vianney met en avant l’expérience. Vous savez, tout ce qui peut lui permettre de ressentir son média, donc l’immersion avant tout.
En tant que passionné bien sûr, voilà comme il l’a dit, affronter le “boss” du jeu etc.
Donc oui, c’est un aspect, c’est l’un des aspects qui revient le plus souvent, mais maintenant je pense qu’à l’heure actuelle on peut voir les jeux vidéo, le jeu vidéo puisque c’est une industrie avant tout, sous plusieurs aspects.
À partir de quel âge est-on client de jeu vidéo ?
Johan JEAN-BAPTISTE interrogé par Katleen BILAS-COPPET
À partir de quel âge ?
De 7 à 77 ans, les plus petits, les plus grands, les seniors, maintenant c’est un secteur qui touche tout le monde.
Comment le marché du jeu vidéo a-t-il évolué ces dernières années ?
Johan JEAN-BAPTISTE questionné par Manuel MONDÉSIR
Alors je dirais qu’il s’est démocratisé.
Voilà, il y a eu une très grosse démocratisation des jeux vidéo.
Ce n’est plus un cliché. Il y a trente ans, le joueur classique lambda, c’était l’ado prépubère, boutonneux dans sa chambre.
Non, ce n’est plus cette image maintenant.
Le jeu vidéo, on le retrouve dans l’éducation, on le retrouve dans l’histoire, n’est ce pas ?
On le retrouve sous forme thérapeutique.
Quels sont les produits les plus tendances en ce moment ?
Johan JEAN-BAPTISTE s’exprime au micro de Katleen BILAS-COPPET
Sans hésitation, les Playstation 5,en pole position.
Encore et toujours à chaque Noël, c’est culturel.
C’est vrai que bon, localement parlant, on a plus tendance à parler de la PlayStation en premier lieu.
Mais il ne faut pas oublier bien sûr la concurrence, donc la Xbox Séries X, c’est la console qui plaît à tout le monde.
La Nintendo Switch, qui touche tous les âges, de 7 à 77 ans.
Offre-t-on toujours des casques de réalité virtuelle ? Est-ce démodé ?
Johan JEAN-BAPTISTE répond à Katleen BILAS-COPPET
Je ne dirais pas démoder, c’est en pleine mutation, il y a une transition.
Déjà, c’est un marché de niche qui maintenant tend à devenir un média à part entière.
Vous parlez de metaverse, on parle de web 3.0
Le casque de réalité virtuelle, justement, transcende l’expérience.
On parle d’expérience, nous avons avec nous un gamer passionné, mais pas que.
Renaud SAINT-CYR, bonsoir, vous avez créé en 2017 avec un groupe d’anciens pro-gamers, Rising Opossum, l’association numéro 1 de l’E-Sport en Martinique.
Expliquez-nous d’abord l’e-sport c’est quoi exactement ?
Demande Katleen BILAS-COPPET à Renaud SAINT-CYR
Alors je pense qu’il y a beaucoup de personnes aujourd’hui qui entendent parler de ce terme, les enfants en parlent beaucoup sans savoir réellement de quoi il s’agit, les parents encore moins.
Alors aujourd’hui, il faut savoir que, dans le monde du jeu vidéo, il y a les jeux d’aventures.
On peut jouer tout seul et comme je viens de le dire, vivre une aventure.
Il y a aussi des jeux dans lesquels il y a un affrontement, tout bêtement.
Je joue contre mon copain et puis je regarde ce qui est le plus fort.
Et puis parfois on ne joue pas seulement à 2, on joue à 10, à 15, à 20, à 30.
En fait, l’Esport définit tout ce qui est jeux vidéo dans lesquelles il y a un affrontement entre les joueurs.
Donc ça peut être simplement un affrontement à la maison.
Je joue comme je viens de dire à la maison avec mon frère, mais ça peut être aussi un affrontement avec quelqu’un qui se situe à l’autre bout du monde grâce aux connexions internes, etc.
Donc ça, c’est la base de l’Esport et cet Esport, il évolue quand je dis qu’il évolue, c’est-à-dire qu’après, une fois que j’ai décidé de jouer contre les gens de mon quartier ou un peu plus loin, je peux décider de jouer en classé donc on va essayer d’avoir un classement mondial.
Ici, il y a effectivement un système de classement entre les joueurs les meilleurs et les moins bons.
Comment passe-t-on de simple joueur amateur dans sa chambre à potentiel pro-gamer ?
Eh bien comme je viens de dire, c’est qu’on franchit des étapes, on fait du classement.
Et puis on se rend compte qu’on est bon, on est bien classé, il y a un classement international.
On se dit tiens, je fais partie des 1 000 meilleurs joueurs mondiaux et puis finalement des 500 et puis des 10 donc là c’est en ligne.
Y a-t-il un vivier de joueurs prometteurs en Martinique ?
Renaud SAINT-CYR s’exprime au micro de Manuel MONDÉSIR
En Martinique, on a effectivement de très bons joueurs qui ont envie aujourd’hui d’aller dans des compétitions présentielles en Europe et dans le monde entier.
La dernière étape c’est ça, c’est se déplacer pour aller dans des compétitions, devenir pro gamer et découvrir le monde de l’e-sport.
Il y a énormément de jeunes aujourd’hui qui parlent de l’Esport et de projets professionnels liés à l’Esport soit en tant que joueur professionnel ou tout simplement dans des métiers dits traditionnels adaptés à ce monde.
Très bien, alors c’est marrant parce que dans Esport, il y a “sport” c’est vrai or on stigmatise souvent les jeux vidéo parce qu’ils encouragent une certaine sédentarité que répondez-vous ?
Alors ça me fait toujours sourire parce qu’en fait, il faut déjà savoir quelle est la définition du sport.
Est-ce que le sport se résume simplement à une dépense d’énergie liée on va dire à une activité physique de grand muscle ?
En fait pas forcément, et souvent on dit non, le sport ne se résume pas à ça.
Dans le sport, il y a des valeurs qui sont véhiculées, c’est une notion de dépassement de soi.
Il y a des entraînements réguliers pour augmenter ses performances, il y a une notion de travail d’équipe, il y a toutes ces choses qui rentrent dans le cadre du sport et ce sont des éléments que l’on retrouve dans la dynamique Esportive des compétiteurs.
Il y a un entraînement, il y a un respect vis-à-vis de son adversaire, vis-à-vis de ses coéquipiers.
Aujourd’hui, les joueurs de l’association Rising Opossum qui participent à des compétitions ont des entraînements réguliers hebdomadaires.
Et il y a cette dynamique de progression qui est liée au sport et qu’on retrouve dans le sport électronique.
Enfin, je finirai aussi par dire qu’il y a aussi la notion de dextérité.
Quand on joue, il y a ce qu’on appelle l’APM, ça ne vous dit peut-être pas grand-chose mais ce sont en fait les actions par minute.
Et, il faut être capable de pouvoir interpréter une information pour pouvoir la traduire avec dextérité au niveau de la manette et qu’il y a une action résultante au niveau de l’écran et la victoire au bout.
En Martinique on joue aux jeux vidéo, on en crée aussi …
Bonsoir Saïdou BERNABÉ, vous êtes cofondateur de Parallèl 14, première école supérieure privée d’animation 3D.
Avec d’une part vos années de carrière dans l’animation 3D puis votre expérience à la tête de parallèle 14, quel regard portez-vous sur l’évolution du secteur, de la filière et des pratiques ?
Saïdou BERNABÉ répond au micro de Katleen BILAS-COPPET
Alors écoutez, c’est très intéressant ce qui se passe aujourd’hui dans le secteur du jeu vidéo et de 3D de manière générale, parce qu’effectivement, on se rend compte que c’est une industrie qui, du coup, intéresse de plus en plus de monde et qui aujourd’hui se retrouve en tension.
C’est-à-dire qu’il n’y a pas suffisamment d’artistes et de techniciens pour répondre aux besoins de cette industrie. En tout cas, on a des besoins de fabrication de nouveaux jeux, de nouveaux produits en 3D. Et c’est vrai que nous, ça nous positionne plutôt favorablement pour pouvoir répondre à ce besoin.
Donc, c’est encore une fois ce besoin qui s’exprime à l’échelle nationale, mais aussi internationale et du coup, d’accompagner un maximum de jeunes à se former à l’animation et aux jeux vidéo.Alors nous, on se positionne sur la partie game art, mais c’est vrai que le voilà.
On propose notamment des ateliers pour les plus jeunes de 10 à 17 ans, on propose des ateliers sur la programmation de jeux vidéo.
Effectivement, on se rend compte que finalement, depuis très tôt, il faut qu’ils puissent se familiariser aux principes de programmation.
Le but est que ça puisse, pourquoi pas, créer des vocations.
Encore une fois pour répondre à cette demande et permettre aussi à un maximum de jeunes de travailler dans des métiers sur des domaines passionnants.
Aujourd’hui, on peut très bien devenir pro-gamer, mais on peut aussi devenir professionnel pour fabriquer des jeux vidéo.
Quand on parle de jeux vidéo, on pense souvent à Call of Duty, Fortnite, GTA pour ne citer que ces très connus, un peu sur la même recette aventure, environnement hostile, combat ,ennemis à éliminer, armes…
Les jeux vidéo se résument-ils à ce type de combo ?
Demande Katleen BILAS-COPPET à Saïdou BERNABÉ
Non, absolument pas. Il y a un foisonnement incroyable de jeux vidéo très différents.
Alors évidemment, ceux que vous avez cités sont les plus célèbres.
Mais après, si on se penche par exemple sur Fortnite, c’est vrai qu’on parle d’arme et aujourd’hui, on se rend compte que même l’expérience du jeu vidéo évolue et on a clairement pu voir sur Fortnite des concerts organisés au sein du jeu.
Tous les joueurs arrêtent de se tirer dessus et juste admirent le concert.
Aujourd’hui, on dépasse le simple jeu vidéo.
On entend vers quelque chose qui est une sorte de quelque chose, qui se rencontrent, qui rencontrent d’autres façons d’exprimer les industries créatives finalement et on commence à parler de métavers.
C’est une super transition pour moi. Parce que du coup, qu’est-ce que vous en pensez du métavers ? Alors vous allez me corriger si je me trompe mais c’est un monde parallèle où les individus auraient des avatars et donc ils socialisent un petit peu dans ce monde 100% virtuel, c’est quoi ? C’est un effet de mode, c’est une vraie révolution. C’est une tendance qui est là pour durer.
Alors de mon point de vue, c’est une tendance qui est là pour durer évidemment, il va falloir un peu de temps pour s’apprivoiser, pour la démocratiser.
Mais c’est vrai que, encore une fois, il suffit simplement de regarder l’augmentation de l’intérêt pour le jeu vidéo est finalement pour les univers virtuels. Et de se rendre compte que d’un autre côté, il y a tout ce qui est lié à la crypto, aux échanges de monnaies virtuelles et finalement de se dire que le covid nous y a pu amener aussi.
Dorénavant, on peut échanger en physique, en présentiel.
Mais on peut très bien avoir finalement, ces espaces en parallèle, sans jeu de mots, mais en tout cas ces espaces virtuels, où on peut se rencontrer, on peut échanger avec l’avantage de pouvoir échanger avec des gens partout dans le monde et de pouvoir partager des expériences avec eux.
Et forcément, les usages sont vraiment multiples mais c’est ce qu’on va appeler maintenant le web 3.0.
C’est un peu comme à la naissance d’internet, c’est nouveau, ça effraie, mais je suis convaincu que ça va durer avec tous les usages.
Renaud Saint Cyr, le metaverse vous avez testé : l’expérience a-t-elle été bonne ? Vous y croyez ?
Questionne Manuel MONDÉSIR
En fait, nous, les joueurs de jeux vidéo, je pense que ça doit faire à peu près15 ans.
C’est-à-dire que ça fait quinze ans qu’on connaît ce genre de choses, c’est-à-dire qu’avoir un avatar et évoluer dans un monde où on échange avec d’autres personnes, ça doit faire 15 ans sur des jeux comme World of Warcraft.
À l’époque, je jouais avec des gens qui étaient au Canada, et on allait pêcher ensemble.
On allait se balader dans les montagnes. Donc aujourd’hui, j’ai envie de dire ça arrive dans le grand public.
Mais quand on voit que Microsoft a racheté la société qui avait World of Warcraft, ils l’ont racheté un peu moins de 70 milliards d’euros. On se rend compte que c’est quelque chose qui existait et qui arrivait aujourd’hui dans le grand public.
Je vous dis aujourd’hui bienvenue.
Au fond, quels sont les ingrédients d’un bon jeu vidéo ?
Est-ce qu’il faut que ça soit magnifique ? Qu’on aille dans le métavers ? Ou est-ce, un jeu aussi très simple peut être un très bon jeu également ?
Renaud SAINT-CYR interrogé par Katleen BILAS-COPPET
Alors à mon avis. Alors moi, on va dire au niveau Esport, il faut de l’affrontement c’est la base de l’Esport.
Mais je pense que le jeu vidéo aujourd’hui, comme disait mon amie à ma gauche, est un lieu social en fait, et c’est là où les gens ne se rendent pas compte que les gens ne jouent plus seuls.
Quand les parents voient un enfant qui est sur un PC ou sur une console, ils se disent voilà, il se désociabilise, et en fait non,
Le jeu vidéo est un espace social et plus le jeu vidéo va permettre aux gens d’être en contact, quelle que soit la distance, plus on va retrouver des gens qui vont y jouer. Là, ce serait une vraie réussite
Aujourd’hui, un enfant qui joue à Fortnite, ce n’est pas tant le shoot qui l’intéresse, c’est de jouer avec ses copains.
Exactement comme nous. Quand on était jeunes, on allait jouer au basket sur le terrain, on va jouer au football…
Donc pour moi, il faut que le jeu vidéo continue dans cette dynamique. Et le métavers, c’est une rencontre sociale, numérique, certes, mais ça reste une rencontre sociale.
Johan JEAN-BAPTISTE s’exprime
Alors j’aimerais rajouter que oui, effectivement, c’est un lien social très fort.
Le jeu vidéo maintenant, est devenu un véhicule.
Maintenant, pour répondre à la question, me concernant ?
C’est la narration, un bon jeu, c’est comme un bon film. C’est comme de la bonne musique. Il faut que je puisse m’évader.
Voilà me couper de mon quotidien et que je puisse vivre une expérience.
Donc d’un jeu à un autre donc euh, c’est comme lire un bon bouquin, un bon roman policier, voilà un polar, donc je peux être un personnage super-héros dans l’un ou voilà, ,Et puis on se fait une partie, on forme une équipe dans la compétition, donc c’est la narration avant tout pour ma part.
Saïdou BERNABÉ partage son opinion
Le troisième ingrédient, c’est la partie visuelle, l’aspect visuel du coup.,
C’est une réalité mais, c’est qu’effectivement voilà, si le jeu a une vraie direction artistique et qu’on peut aller se poser à côté du joueur et regarder le jeu, je crois que ça aussi, c’est plutôt réussi.
En matière de création de jeux vidéo, impossible de ne pas parler de Muriel Tramis cette Martiniquaise est une pionnière : d’abord en tant que femme créatrice de jeux vidéo dans un milieu très majoritairement masculin, ensuite en tant qu’Ultramarine.
C’est un domaine dans lequel elle exerce ses talents depuis plus de 30 ans. Elle avait rejoint le groupe Vivendi à sa création, avant de fonder sa propre entreprise, Avantilles, qui édite des films en réalité virtuelle, des jeux éducatifs et des serious games.
Elle n’a pas pu être avec nous ce soir mais nous a accordé une interview. Pour elle, le jeu vidéo est avant un support culturel, une manière de raconter des histoires et d’éveiller les consciences, je vous propose de l’écouter.
Les jeux que j’aime concevoir sont plutôt de nature culturelle, c’est-à-dire qu’ils s’appuient sur le patrimoine, sur l’histoire.
Alors bien sûr, l’histoire des Antilles à ma préférence avec un côté pédagogique de celui que je prépare en ce moment, Remembrance.
C’est un jeu d’enquête. En fait, on enquête dans la société créole qu’on ne connaît pas. Donc c’est quelqu’un, le joueur incarne une jeune femme qui a débarqué de son Paris et jeune femme de 25 ans en l’an 1900, donc à l’époque où Saint-pierre était florissante, est invité par un mystérieux individu à résoudre une histoire de zombies qui hante une habitation créole.
Elle va découvrir différentes strates de gens qui ne se fréquentent pas les uns les autres et elle va découvrir les aspects économiques, politiques, artistiques aussi de cette société-là.
Ça a un côté patrimonial certes, mais aussi ça peut donner des réponses à certaines personnes qui se posent des questions sur leurs origines.
Voilà pour le témoignage de Murielle Tramis sur ce jeu sur lequel elle est précisément en train de travailler.
C’est vrai qu’on associe bien plus facilement les jeux vidéo à de la violence qu’à de l’apprentissage culturel.
Vous Renaud SAINT-CYR en tant qu’ambassadeur national Pédago-jeux, vous sensibilisez à une pratique plus responsable et plus saine des jeux vidéo. Ça passe par quoi une pratique plus saine ?
Renaud SAINT-CYR exprime son point de vue à Katleen BILAS-COPPET
Ça passe par quoi? C’est déjà une rencontre entre parents et enfants, parce qu’aujourd’hui il y a, hélas, je ne veux pas critiquer les parents, bien évidemment, mais il y en a qui considèrent que le jeu vidéo, c’est la nouvelle nounou, c’est-à-dire que l’enfant on le met devant la console et puis c’est très bien, on est tranquille.
Aujourd’hui, le jeu vidéo doit être un lieu de rencontre entre parents et enfants. Intéressez-vous aux jeux auxquels jouent vos enfants.
D’ailleurs, il y a des limitations d’âge aujourd’hui. Il faut savoir que Fortnite est interdit aux moins de 13 ans.
Je n’ai de cesse de le dire et donc à un moment, il faut savoir que votre enfant joue à un jeu qui ne lui est pas destiné.
Donc il y a effectivement cette rencontre parent enfant autour du jeu vidéo.
Il y a bien évidemment le temps de jeu. Alors, moi je joue effectivement j’aime ça, mais je ne fais pas que ça. Il est important de faire comprendre aux enfants que s’ouvrir à d’autres domaines est très important et même ça leur permet parfois d’être performant dans les jeux vidéo.
Moi je déplore de ne pas avoir fait de piano. Je ne peux pas vous le cacher parce qu’en termes de rapidité, d’exécution, je ne suis pas toujours très bon pour garder un rythme. Donc chaque activité culturelle autre, peut être utilisée pour performer dans les jeux vidéo. Donc voilà, on sensibilise sur la rencontre parents enfants sur le respect de l’âge, sur les temps de jeu, pour que le jeu vidéo retrouve selon moi, ou plutôt trouve une place sereine au sein de la famille et que ce soit socialement valorisé.
Vous, Johan JEAN-BAPTISTE qui vendez des jeux.
Est-ce que vous sensibilisez votre clientèle aux dangers de certains jeux ? Est-ce que les parents s’en inquiètent auprès de vous ?
Johan JEAN-BAPTISTE partage son retour d’expérience auprès de Katleen BILAS-COPPET
Alors c’est une question qui revient très très, très souvent.
Alors parents lorsque vous achetez un jeu, vous avez une indication sur les jaquettes qui comme pour les films indiquent exactement si oui ou non le jeu est adapté ou pas à une certaine tranche d’âge. Mis à part cela, c’est vrai que les parents le plus souvent ils ne savent pas donc c’est notre devoir en tant que vendeur de les orienter sur le bon produit.
Saïdou BERNABÉ, Vous êtes à la tête d’une école où on se forme à la création de jeux vidéo, notamment : quels débouchés pour vos étudiants formés localement ?
Saïdou BERNABÉ se livre au micro de Manuel MONDÉSIR
Alors pour les étudiants formés localement, c’est évident qu’aujourd’hui la filière n’est pas encore complètement structurée, notamment en termes de studio.
Il n’en existe pas encore localement et on a commencé une réflexion d’ailleurs, à ce sujet. Donc aujourd’hui, nos étudiants, on les accompagne à partir, notamment sur l’Hexagone, ou au Canada pour rejoindre des studios de jeux vidéo qui heureusement sont prêts à les accueillir puisque, comme je disais, il y a une véritable demande.
Mais voilà, c’est vrai qu’autant il y a de la demande, autant il y a quand même une grosse compétition d’autres écoles, donc notre travail c’est de les accompagner à être parmi les meilleurs.
Alors c’est un avis quand même que partage avec vous Muriel Tramis.
Pour elle, la filière jeux vidéo offre de vraies opportunités et métiers, on l’écoute.
Cette filière est en train de s’imposer, on ne peut pas passer outre. D’ailleurs, elle génère des revenus qui sont supérieurs à ceux du cinéma. Je conseille à tous ceux qui recherchent qui sont en train de décider de leur métier d’aller vers cette filière.
Effectivement, on aura besoin d’ingénieurs, de concepteurs, d’artistes, que ce soit à la conception ou à la production de la musique aussi, Cest important.
Donc il y a des métiers à tous les niveaux.
Dès l’instant où on a envie d’apprendre un langage de programmation. L’algorithme par exemple, c’est important.
On parle des algorithmes un peu partout, donc on aura besoin de programmeurs, en cybersécurité aussi d’ailleurs.
Donc toute cette filière génère tout un tas de métiers différents qui ne sont pas forcément au cœur du métier, du jeu vidéo, mais elle comporte tout de même tous les tenants et aboutissants.
Infos pratiques, Parallel 14 peut-on s’inscrire en post-bac ?
Saïdou BERNABÉ répond
Tout à fait, c’est donc sur concours d’entrée, ces derniers débutent au mois de février.
On fera certainement aussi toute une série de journées portes ouvertes dans cette période.
Et voilà, après on part sur un bachelor de 4 ans où on sera formés à ces métiers-là.
Pour en savoir plus sur l’offre de formation de Parallel 14 rendez-vous sur leur site internet.
Alors on arrive au terme de cette émission, c’était très agréable d’échanger avec vous, à mercredi prochain pour de nouvelles actualités sur le digital et les tendances technologiques.
S’INSCRIRE À LA NEWSLETTER MENSUELLE ↓
Le numérique à l’école en Martinique : Etat des lieux | Saison 3 Épisode 2
L'Intelligence Artificielle Générative aux Antilles-Guyane : révolution ou simple outil ? L'évolution des technologies numériques a un impact profond sur le système éducatif, notamment dans les Antilles-Guyane. En Martinique, l'intégration du...
L’IA Générative aux Antilles-Guyane : les opportunités et défis pour les entreprises locales | Saison 3 Épisode 1
L'Intelligence Artificielle Générative aux Antilles-Guyane : révolution ou simple outil ? L'intelligence artificielle générative est en train de transformer nos vies et nos entreprises à une vitesse fulgurante. Capable de produire du texte, des...
L’industrie musicale aux Antilles-Guyane à l’heure du Digital | Saison 2 Épisode 34
Quels impacts ces outils de production et ces supports de diffusion dématérialisés ont-ils sur notre écosystème musical local ? On ne vous apprend rien en vous disant que le digital a révolutionné en profondeur l'industrie musicale. Quels impacts...
La Qualité de Vie au Travail à l’heure des transformations numériques | Saison 2 Épisode 33
Les transformations numériques : quel impact sur la qualité de vie au travail ? Avec l’accélération des transformations numériques dans le monde du travail, en particulier grâce à l'intelligence artificielle (IA), il est essentiel de comprendre...
Comment l’IA impacte les industries créatives ? | Saison 2 Épisode 24
L'intelligence artificielle dans les industries créatives : opportunité ou menace ? Alors que l'IA s'invite dans de nombreux secteurs, une question demeure : comment cette technologie révolutionne-t-elle le monde de l'art et de la...
Le digital au coeur de vos événements festifs | Saison 2 Épisode 32
L'essor du digital dans les festivals aux Antilles-Guyane L’épisode Les mercredis Connectés se penche sur l'utilisation croissante des technologies numériques dans les festivals. Découvrez comment des outils comme Notion, Trello, et des...