Dans cet article, nous exposons des échanges d’une heure de webinaire, entre le directeur d’awitec Manuel Mondésir et 2 entrepreneuses venant de la Martinique, Wicky Poulin Catan et Clarisse Vilocy.
Wicky, consultante en développement durable des compétences, guide les particuliers, les freelances ainsi que les solopreneur(e)s dans les prises de décision relatives à leur activité.
À travers son entreprise Huma(i)n (Re)ssources, elle prodigue des conseils et un suivi à ses personnes qui va de l’élargissement des compétences, à la consolidation de leur projet professionnel.
Clarisse, coach certifiée en développement professionnel s’est donnée pour mission d’accompagner tout individu désireux de s’épanouir dans ces activités professionnelles.
C’est pourquoi, aujourd’hui elle guide les salariés et les entrepreneurs dans l’évolution de leurs activités et parcours professionnels par le biais de son entreprise Passerelles & Accompagnements.
Tout au long de cet article, vous découvrirez :
- Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?
- Quelles sont les personnes touchées par le sentiment d’imposture ?
- De quelle façon le syndrome de l’autodidacte affecte-t-il les entrepreneurs ?
- Comment savoir si on en est victime du cycle de l’imposture ?
- Quelles sont les causes du sentiment d’imposture ?
- Comment venir à bout du syndrome de l’imposteur ?
Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?
Le syndrome de l’imposteur défini Par Wicky Poulin Catan et Clarisse Vilocy
Souffrez-vous du syndrome de l’imposteur ?
« Le syndrome de l’imposteur, on l’a, à toutes les étapes de notre vie et surtout lorsqu’on relève des challenges ».
Wicky Poulin Catan
Le syndrome de l’imposteur (ou syndrome de l’autodidacte),
se définit comme étant un sentiment désagréable de doute permanent qui consiste à ne pas se sentir légitime dans son état actuel et à avoir des difficultés à s’approprier ses propres succès.
« Les personnes concernées s’attendent, en permanence à être démasquées, comme si elles étaient des impostures ».
Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne
Le syndrome de l’imposteur n’est pas une pathologie
Nous vous rassurons, il ne s’agit ni d’un trouble, ni d’une maladie.
« En d’autres termes, c’est le sentiment, l’impression de ne pas mériter sa réussite.
Si j’ai réussi c’est parce que quelqu’un m’a aidé.
C’est attribué la réussite, le mérite, à quelqu’un d’autre que nous ».
Clarisse Vilocy
Quelles sont les personnes touchées par ce sentiment d’imposture ?
On estime aujourd’hui, que 70% de la population mondiale éprouve à un moment de leur vie le syndrome de l’imposteur.
Sachant qu’en 2021, la Terre comptait 7,83 milliards de personnes.
C’est donc 5,48 milliards d’individus (soit presque l’équivalent de la population du continent asiatique et africain réuni) qui ont souffert au moins une fois, du syndrome de l’autodidacte au cours de leur existence.
Aucune population n’est plus affectée par le syndrome de l’imposteur qu’une autre
Ainsi, nous comprenons que tout un chacun peut être concerné par ce sentiment de doute.
« Tous, autant que nous sommes à un moment de nos vies, nous l’avons rencontré.
Que l’on soit jeune, d’âge mûr ou plus âgé.
Ce n’est pas réservé à une catégorie de personnes ou une population en particulier ».
Wicky Poulin Catan
« Il n’y a pas de critère on est tous égaux face à ce syndrome ».
Clarisse Vilocy
La manifestation du sentiment d’imposture diffère-t-elle selon le sexe ?
« Y aurait-il une surreprésentation en fonction du genre ? ».
Manuel Mondésir
Les femmes autant touchées par le cycle de l’imposture que les hommes
« À ce jour, il n’existe aucune étude montrant si ce phénomène est beaucoup plus présent chez l’homme, ou la femme. Toutefois, on constate une différence de manifestation.
Effectivement, les femmes s’avèrent plus transparentes à ce sujet, tandis que les hommes vont davantage chercher à le masquer ».
Wicky Poulin Catan
De quelle façon le syndrome de l’imposteur affecte-t-il les entrepreneurs ?
Vous êtes porteurs de projets, vous souhaitez créer votre entreprise ?
Cela fait des mois, voire des années, durant lesquels vous avez à cœur de vous lancer ou de développer votre activité mais n’y parvenez pas.
Pourtant, nul ne sait mieux que vous, tous les livres relatifs à votre domaine d’activité que vous avez lus, les sites internet consultés, les podcasts écoutés, les formations suivies, les conférences auxquelles vous avez assisté et plus encore.
D’où provient donc ce blocage ?
Est-ce la peur de l’échec ? Du ridicule ? De l’inconnu ? Le manque de confiance en soi ?
Finalement, ne seriez-vous pas sujet au syndrome de l’autodidacte ?
Comme vu précédemment, ce syndrome se caractérise comme un doute maladif conduisant la personne qui en est victime à s’autosaboter.
Soit, en ne passant pas à l’action (malgré le fait que vous ayez toutes les aptitudes nécessaires) ou en vous investissant de façon excessive.
Dès lors, on en vient à se questionner sur la charge mentale pesant sur les individus qui aspirent à entreprendre.
Effectivement, quitter le salariat pour devenir son propre patron est loin d’être facile.
Vous y gagnez votre liberté, toutefois, de nouvelles responsabilités vous incombent.
Ce qui peut s’avérer stressant, puisque vous êtes seul décisionnaire.
En somme, donner naissance à un projet qui nous passionne, demande beaucoup de bravoure et de patience.
Comment savoir si on souffre du syndrome de l’imposteur ?
« C’est un mécanisme psychique qui se nourrit de nos croyances et de notre éducation ».
Wicky Poulin Catan
« C’est un phénomène inconscient ».
Clarisse Vilocy
À l’aube d’une nouvelle année, il nous arrive à tous de prendre de « nouvelles résolutions ».
« Cette année je me mets au sport » « je mange mieux » « j’arrête de fumer » « je me consacre à mes projets » etc.
Nombreuses sont les résolutions de nouvelle année, mais combien sont réellement tenues ?
Fréquemment nous constatons, que ce sentiment de joie que procure un nouveau départ, une prise d’initiative, s’estompe vite quand surviennent le doute ainsi que les obstacles.
Quelles sont les phases du syndrome de l’imposteur ?
En s’intéressant de plus près au syndrome de l’autodidacte,
on remarque que celui-ci opère comme une boucle, un cercle vicieux qui se compose de plusieurs phases :
- Étape 1 : Une prise de décision, d’initiative : un nouvel objectif
- Étape 2 : Réflexion, apparition des doutes
- Étape 3 : Mécanisme psychique de défense pour remédier à la peur
(Procrastination et/ou surinvestissement) - Étape 4 : Réussite
- Étape 5 : Attribution extérieure
- Étape 6 : Dénigrement
- Étape 7 : Sentiment d’imposture
La peur, émotion proéminente du syndrome de l’autodidacte
« La peur est salutaire, lorsqu’on a peur, on sort de sa zone de confort.
Il est important de travailler ses émotions et de les comprendre ».
Wicky Poulin Catan
Toutefois, lorsque cette émotion nous bloque, nous empêche d’avancer, c’est à ce moment que notre situation devient problématique.
« C’est le blocage que génère la peur qui nous conduit à la procrastination.
Nous nous laissons envahir par nos doutes et nos croyances limitantes ».
Clarisse Vilocy
La surpréparation, l’un des mécanismes psychiques du syndrome de l’imposteur
À l’inverse, quand certaines personnes sont en proie à l’angoisse ; elles vont alors se surinvestir dans le processus d’accomplissement de leur projet.
Ainsi, le surinvestissement peut se définir comme un mécanisme psychique qui, pour remédier à la peur, va nous conduire à travailler d’arrache-pied, travailler 2 à 10 fois plus que nécessaires.
« On a tous une manifestation différente de ce surinvestissement.
Certaines personnes vont par exemple, multiplier les formations,
pour espérer être légitime à un nouveau poste alors qu’elles ont tout en elles pour réussir ».
Wicky Poulin Catan
Contrairement à ce que l’on peut croire, la surproductivité peut s’avérer néfaste à l’accomplissement de nos objectifs et même de notre santé (dépression, burn-out…)
Par conséquent, il est primordial de savoir modérer ses efforts.
Et ce, afin d’avoir un résultat efficient et non efficace.
Rappelons que d’après la Loi de Pareto (80/20), 20% de nos actions déterminent 80% de nos résultats.
« La surpréparation peut conduire à l’échec.
À fournir plus d’effort que nécessaire, on accumule épuisement, stress.
Quand survient le jour J, l’énergie nous manque ce qui peut nous faire passer à côté de l’essentiel ».
Manuel Mondésir
« La particularité de ce syndrome est que nous sommes tellement en proie au doute, que nous en oublions nos capacités. Quand survient la réussite, on l’attribue à autrui.
Suite à ma victoire, je pense qu’il m’est possible de réussir que si je me surinvestis ».
Wicky Poulin Catan
Exemples d’attribution extérieure :
« J’ai eu de la chance »
« C’est parce que j’ai beaucoup travaillé »
« J’ai été aidé »
« C’est parce que j’ai été face à une personne réceptive »
« Tu as fait tout le travail et les efforts nécessaires, mais tu doutes du fruit de tes actions.
C’est à ce moment, que survient le sentiment d’imposture ».
Clarisse Vilocy
Comment reconnaît-on le syndrome de l’autodidacte ?
Je le reconnais à :
- J’attribue mes réussites à des éléments ou personnes externes,
- Je banalise les compliments qu’on me fait,
- Je m’impose à moi-même un niveau d’exigence trop élevé,
- Je doute systématiquement de mes compétences,
- J’ai pour habitude d’éviter ou de fuir les situations où je serais mis(e) en avant,
- Je pénalise seul(e), je m’autosabote,
- Je me dénigre fréquemment, j’ai peine à comprendre qu’on me choisisse.
« Ce syndrome inconscient peut provenir de petits messages qu’on recevait de la part de notre entourage lors de notre enfance. À force de répétition, ces mots influencent notre comportement ».
« Sois parfait », « Tu dois être le premier de la classe », « Fais-moi plaisir », « Sois gentil ».
Clarisse Vilocy
« Finalement, ces pensées inconscientes nous poussent à satisfaire nos parents, la société.
En somme, tout le monde excepté nous-mêmes ».
Manuel Mondésir
Quelles sont les causes de ce phénomène d’imposture ?
Les fondements du syndrome de l’imposteur peuvent être nombreux et varient d’un individu à l’autre.
Toutefois, voici les causes les plus communes :
- Les croyances limitantes
- Les attentes parentales de réussite faibles ou trop élevées
- Le manque d’estime de soi
- Une évolution professionnelle ou sociale rapide
- Manque de soin, d’attention d’autrui à mon égard
- Ma position minoritaire de fait (genre, origine, générationnelle)
Comment surmonter le cycle de l’imposture ?
« Dans la croyance commune, la société nous a conduits à croire que le pouvoir provient de l’extérieur. Prenons par exemple, les super-héros et plus précisément Spider-Man.
À l’initial, il s’agissait d’un homme tout à fait banal.
Après s’être fait piquer par une araignée, celui-ci devient fort.
Dans la continuité, nous pouvons également évoquer Popeye, qui en mangeant des épinards devient fort ».
Clarisse Vilocy
Prenons un instant pour réfléchir.
Il est vrai que notre environnement conditionne notre système de pensée.
Mais en finalité, n’est-ce pas à nous qu’incombe le pouvoir de choisir, de décider ?
Le vrai pouvoir ne réside-t-il pas en nous ?
« Je suis mon plus gros levier ».
Wicky Poulin Catan
« Le vrai pouvoir vient de l’intérieur ».
Clarisse Vilocy
Le rôle du développement personnel dans le syndrome de l’imposteur
Dès lors que nous prenons conscience de notre valeur, il est important de la cultiver.
Et ce, en travaillant sur nous-même.
Travailler sur soit implique :
- Le concept de soi : l’opinion que j’ai de moi-même
- Prendre conscience de mes capacités
- Prendre conscience du pouvoir des mots
« Je pense donc je suis ».
Descartes
Il faut trouver ce qui nous permet d’accueillir le positif et de le nourrir.
Ça peut être par le sport, passer un moment en communion avec la nature, ou acheter un objet marquant.
Se pardonner et s’accepter demeure important.
« On a souvent tendance à retenir ce qu’on a pu faire de négatif, ou encore nos échecs ».
Clarisse Vilocy
« Il faut accepter que nous sommes des êtres imparfaits ».
Wicky Poulin Catan
Peut-on en guérir seul du syndrome de l’autodidacte ?
Effectivement, il est possible de surmonter le syndrome de l’autodidacte par soi-même.
Toutefois, il vous est également envisageable, de vous faire accompagner par des professionnels :
- De l’accompagnement et/ou de la formation
- De santé
- Expert(e) de votre domaine d’activité
Conclusion
En finalité, pour réussir à surmonter le syndrome de l’imposteur, l’important reste avant tout de se faire confiance.
Tout part de notre système de pensée.
“La pensée est créatrice”.
Wicky Poulin Catan
D’autre part, il est important de reconnaître qu’on en souffre; accepter qu’on soit imparfait est un pas de plus dans le processus de guérison.
Enfin, il faut être davantage empathique envers soi-même.
“L’imparfait peut parfaitement se perfectionner tout en conservant ses imperfections”.
Léo Maillard
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